L’Unef a rendu public son enquête locale du coût de la rentrée pour les étudiants à La Réunion. Parmi les chiffres mis en exergue, l’organisation affirme que 27 % des étudiants sont exclus du système des bourses dans notre département.
Le communiqué de l’UNEF :
La campagne de Macron et ses sympathisants était pleine de promesses, force est de constater que non seulement elles sont loin d’être tenues mais quand elles le sont, on ressent toujours un manque dans les besoins des populations précaires et notamment les jeunes et les étudiants.
Tout d’abord il faut prendre un angle plus global s’agissant de la réforme des bourses, le montant des bourses augmente entre 6 % et 34 %, nous allons avoir 35 000 boursiers supplémentaires et 30€ de plus seront versés aux étudiants ultramarins.
Même s’il est à noter que ce sont des moyens importants qui sont mis sur la vie étudiante, le coût de la vie étudiante depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir n’a cessé d’augmenter (+25,51%).
S’agissant du nombre de boursiers, il faut bien réaliser que ce chiffre de 35 000 n’a que pour effet de masquer la chute de 73 000 étudiants boursiers entre 2020 et 2022. Enfin le complément de bourse constitue une victoire historique pour l’AGE de l’UNEF Réunion : depuis 2015, plusieurs générations de militants, de cadre et d’élus ont défendu cette mesure auprès des gouvernements successifs pour obtenir que l’Etat reconnaisse la vie chère pour les étudiants en outre mer pour autant il en ignore le prix : un tiers c’est loin de suffire.
Ensuite s’agissant du logement, on tourne vraiment à la catastrophe. Le gouvernement avait annoncé son plan 60 000 logements pour la fin du 1er quinquennat, résultats des courses : en 2023 seuls 3067 d’entre eux sont sortis de terre soit 5,11 %.
A La Réunion, le message est compris : nous ne sommes pas la priorité, les dernières résidences à être construites sur le territoire datent de 2019 et cela fait 11 ans que les derniers logements de Saint-Denis ont été construits. Aujourd’hui ce sont 49,5 % des étudiants réunionnais qui restent logés chez leurs parents faute d’avoir pu trouver un logement qui correspond à leur budget. Nous observons ici une tendance bien plus nette à la mise en place de politiques de précarisation de la jeunesse qu’à la volonté d’application de politiques permettant de sortir de la précarité étudiante généralisée