La campagne sucrière 2017 touche à sa fin à La Réunion. Elle a pris fin dans l’Ouest et le Sud de l’île ce vendredi 22 décembre et la canne sera réceptionnée jusqu’à demain pour le Nord et l’Est. Florent Thibault, directeur agricole de Tereos Sucre Océan Indien fait le point sur la campagne.
La campagne sucrière a pris fin dans l’Ouest et le Sud de La Réunion aujourd’hui. Dans le Nord et l’Est, les usines cesseront de réceptionner des cannes demain. Une campagne compliquée qui a débuté avec beaucoup de retard, suite à la grève des planteurs et marquée par les pannes et les actes de vandalisme.
Florent Thibault, directeur agricole de Tereos Sucre Océan Indien fait le bilan de cette année. "Globalement c’est une bonne année en terme de tonnage puisqu’il va y avoir 1 868 000 tonnes peut-être un peu plus puisque Bois-Rouge ferme demain. Surtout le cap des un million de tonne de canne a été franchi à Bois-Rouge ce matin à 7 heures."
L’usine de Bois-Rouge continue à réceptionner ce vendredi 22 décembre jusqu’à demain. Dépasser le million de tonne n’était pas arrivé à l’usine de Bois-Rouge depuis 1999. Le directeur déclare : "C’est une excellente nouvelle. Ça permet de terminer la campagne d’une manière très satisfaisante."
Il y a eu beaucoup de canne réceptionnée mais cette année les revendications des planteurs portaient surtout sur la richesse de cette dernière.
À ce sujet Florent Thibault explique : "Il y a deux choses différentes. D’une part la richesse en sucre et d’autre part la qualité de la canne. La richesse en sucre c’est une phénomène agronomique liée aux conditions climatiques. On est a une richesse sur l’île de 13,33 cette année, on était à 13,64 l’année dernière."
Il ajoute : "Il y a des problématiques spécifiques sur la qualité de la canne et on va continuer à travailler avec les planteurs pour améliorer la qualité de la canne et pour avoir des cannes qui aient une bonne qualité, qui soient facilement usinable et permettent d’extraire le maximum de sucre possible."
La Réunion a connu des campagnes sucrière agitées mais cette année la campagne sucrière a été particulièrement tendue. À cela le directeur agricole de Tereos répond : "Disons qu’il y a eu des négociations de convention canne pour les 5 prochaines années et par définition c’est des moments un peu complexe au sein de la filière."
Il poursuit : "Au final il y a un accord intéressant qui a pu être mis en place sur la durée avec les planteurs qui permet dès cette année d’avoir près de 8 millions d’euros supplémentaires qui vont aller vers les planteurs."
Florent Thibault ajoute : "On été aussi dans une année particulière avec la fin de cota sucrier et l’Union Européenne et la France ont réussi à trouver un système pour que La Réunion puisse continuer à être sur l’échelle sucrière mondiale dans la durée grâce à la mise en place d’une compensation de 28 millions d’euros."
Selon le directeur agricole de Tereos aujourd’hui les indicateurs sont ouverts. "On sait que les planteurs sur la durée on une rémunération de la canne intéressante et son sait que le système a su s’adapter à La Réunion."
Cette année La Réunion fête les 200 de l’industrie sucrière. Florent Thibault confie : "J’espère que nos successeurs dans 200 ans pourront venir également commenter la campagne qui se terminera."
Certains disent que la canne vit ses dernières années à La Réunion. Mais selon Florent Thibault tout aurait été mis en œuvre pour que ça ne se produise pas.
Il explique : "Effectivement, on a aujourd’hui un cadre qui est stabilisé pour la filière. On a une convention jusqu’en 2021, on a un système qui a permis de s’adapter à la problématique des cotas sucriers. Aujourd’hui les indicateurs sont résolument ouvert, on sait que les capacités de production sont là. Maintenant il faut que planteurs et industriels nous continuons à travailler pour inscrire la filière dans la durée."
Il conclut en disant : "Il n’y a jamais de planteurs sans industriels et jamais d’industriels sans planteurs. Donc par définition, l’industriel et le planteur doivent toujours trouver un accord. Il faut juste que l’accord soit du domaine du possible pour qu’il puisse se concrétiser."