Plus de 5 ans après, l’impact des incendies de 2010 et 2011 au Maïdo est toujours visible. De nombreux arbres calcinés demeurent au coeur du Parc National. Les cendres favorisent l’apparition de plantes exotiques au détriment de la végétation endémique.
À première vue, la végétation reprend ses droits sur les hauteur du Maïdo. Aucun signe visible des deux derniers incendies ravageurs de survenus en 2010 et 2011.
Mais, en y regardant de plus près, randonneurs et touristes distinguent des bois calcinés. "On a remarqué quelques traces d’incendies, mais c’est parce que nous avions lu des articles sur le sujet, donc on y a prêté attention".
Les flammes ont laissé place aux cendres, favorisant l’apparition de plantes exotiques, comme les ajoncs d’Europe. Elles prennent progressivement le pas sur la végétation endémique. "Ces ajoncs d’Europe étouffent tout, et qui vont complètement changer notre paysage. La végétation revient, mais ce n’est pas la même, et on perd un peu notre âme", décrit Jean-François Bénard, chargé de mission au Parc national, secteur Ouest.
Six ans après les incendies, la forêt qui entoure le Maïdo porte encore les stigmates qui a ravagé tamarins et cryptomérias. Parcelle par parcelle, les agents forestiers nettoient les sols et exploitent les bois morts. Ils créent ensuite des placeaux, pour planter des graines qui se développent petit à petit pour devenir des tamarins.
"Le placeau c’est une petite surface d’1 mètre sur 1, sur laquelle on fait un crochetage avec une petite griffe. Après on emmène la litière, qui est le résidu des feuilles que l’on trouve sous le peuplement de tamarins où il y a des feuilles et des graines. On les met sur les placeaux et les graines vont s’y développer", explique Pascal Perreard, technicien forestier territorial à l’ONF.
L’objectif, est de permettre de retrouver une forêt de tamarins des hauts. Mais, pour y parvenir, il faudra faire preuve de patience : entre 50 et 100 ans pour retrouver une végétation semblable à celle qu’il y avait avant les incendies.