Ce mercredi 22 octobre est marqué par l’organisation de la 17e Journée Mondiale du Bégaiement. Depuis maintenant 16 ans, cette journée est "l’occasion pour les personnes qui bégaient de se faire entendre". Et c’est aussi le moment pour toute personne qui se sent concernée de découvrir ce trouble de la parole et de la communication. A La Réunion, une permanence téléhonique sera ouverte toute la matinée.
Comme le rappelle l’Association "Parole-Bégaiement", plus de 70 millions de personnes bégaient dans le monde, dont 850 000 en France, Belgique et Suisse.
A La Réunion, "4 à 5% de la population est confrontée au bégaiement" révèle Aude Fresnay, orthophoniste et déléguée régionale de l’Association Parole-Bégaiement.
Il faut savoir que "ce trouble peut avoir des répercussions importantes sur la vie sociale et professionnelle". Et il est donc important de "donner de l’information aux parents, éducateurs et personnes concernées et de faire savoir que des solutions existent".
Une permanence téléphonique ouverte à La Réunion
Afin de répondre aux questions de toutes les personnes qui se sentent concernées par ce trouble de la parole et de la communication, une permanence téléphonique est ouverte à La Réunion de 9h00 à midi. En tant qu’orthophoniste et déléguée régionale de l’APB, Aude Fresnay répondra à toutes vos questions au 06-92-68-38-53.
Sur l’ensemble du territoire français - mais également en Belgique et en Suisse- , l’APB (Association Parole-Bégaiement) se fait chaque année le relais de la Journée Mondiale du Bégaiement (JMB), en organisant avec via ses membres délégués des manifestations dans les principales villes de France, de Suisse et de Belgique.
A La Réunion, ces manifestations vont être reportées en raison de l’organisation du Grand Raid. Une réunion ouverte à tous est prévue le samedi 8 novembre - de 9h00 à 11h30 - à Saint-Paul (35 rue de Paris).
Créée en 1992, l’APB est "une association internationale de plus de 800 membres qui rassemble personnes qui bégaient et thérapeutes : riche du vécu et de la compétence des uns et des autres, elle s’attache à développer et soutenir des projets matériels, intellectuels ou scientifiques ayant pour objet l’aide aux personnes bègues et la recherche sur le bégaiement".
Quand commence-t-on à bégayer ?
Comme l’explique l’APB : le bégaiement s’installe le plus souvent entre 2 et 5 ans. Il peut apparaître jusqu’à 7- 8 ans, plus rarement à l’adolescence. "Si rien n’est entrepris, sur quatre jeunes enfants commençant à bégayer, l’un d’entre eux restera bègue à l’âge adulte et il n’y a aucun moyen de prévoir lequel ; d’où l’importance d’une intervention précoce".
La prévention : intervention précoce
L’Association Parole-Bégaiement affirme que l’expérience clinique met en évidence qu’une intervention orthophonique préventive (dès 2 ans) pour des enfants qui débutent un bégaiement est d’une grande efficacité.
"Il s’agira essentiellement de permettre aux parents de réagir de façon adaptée au bégaiement de leur enfant et d’ajuster leur niveau d’exigence à ses capacités du moment".
L’APB précise que "si l’enfant continue à bégayer dans les 12 mois suivant le démarrage du trouble, une prise en charge régulière devient nécessaire. Celle-ci implique un travail direct avec l’enfant et ses parents et non seulement des conseils de prévention. Deux principaux types de traitements sont scientifiquement reconnus aujourd’hui, le programme Lidcombe et des programmes plus traditionnels. Ce traitement doit être entrepris avant l’âge de 5 ans à cause de la grande plasticité cérébrale à cet âge".
L’Association Parol-Bégaiement précise que même si le facteur génétique est maintenant reconnu, on peut espérer que "la généralisation de ces traitements entraînera une diminution notable voire la disparition de la souffrance des personnes bègues".