Depuis plusieurs semaines, le nombre de dépistages de la COVID-19 explose sur l’île. Pour faire face à cette demande, les autotests sont de plus en plus recommandés et utilisés. Mais sont-ils fiables ? Pas vraiment, selon plusieurs spécialistes, dont le pharmacien Boubker El Beghdadi, président de l’Union régionale des professionnels (URPS) des pharmaciens Réunion, Mayotte.
En date de mardi, le nombre de dépistages réalisés au cours des sept jours précédents était en forte augmentation : 133 486 tests réalisés (contre 105 731 la semaine précédente), soit le chiffre le plus haut enregistré jusqu’à présent. Résultat : les centres de dépistage, les laboratoires et les pharmacies sont bondés et peinent à répondre correctement à la demande. Une solution pour désengorger les lieux de dépistage : l’autotest.
Mais leur fiabilité est souvent remise en question. Comme le souligne Boubker El Beghdadi, président de l’Union régionale des professionnels (URPS) des pharmaciens Réunion, Mayotte, on estime que 50% des autotests négatifs ne sont pas fiables. Un chiffre particulièrement élevé qui s’explique notamment par le fait qu’ils sont très souvent mal réalisés. Toutefois, les autotests positifs ne sont quant à eux pas remis en cause, selon Boubker El Beghdadi. "Il faut toujours le faire confirmer par un professionnel de santé, mais la fiabilité de l’autotest positif n’est pas remis en question."
"Tout va dépendre du prélèvement. Si on arrive à le mettre assez profondément dans le nez comme quand on fait un test antigénique, le résultat sera meilleur. Les professionnels l’introduisent bien dans le nez. C’est un prélèvement naso-pharyngé. L’autotest, lui, va rester un prélèvement nasal. Donc, si on ne fait pas bien le prélèvement, c’est sûr que l’autotest va être faux", indique-t-il en entrevue avec LINFO.re. "On estime que 50% des autotests négatifs ne sont pas fiables. Ce n’est pas évident de faire un autotest soi-même. C’est très désagréable."
Comme l’explique Boubker El Beghdadi, tout dépend du stade de la maladie de la personne infectée. "S’il y a beaucoup de sécrétions, une charge virale importante, c’est sûr qu’un prélèvement nasal suffit", tempère-t-il.
Autre conseil qu’il donne lorsqu’on réalise un autotest : bien attendre les 15 minutes afin d’avoir un résultat plus fiable. "La 2e petite barre peut apparaître seulement au bout d’un quart d’heure et peu aussi s’afficher légèrement et on peut le voir à peine."
Malgré leur fiabilité défaillante, les autotests permettent aux pharmaciens de souffler, conclut-il.
Sébastien Naïs