La ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale Roselyne Bachelot-Narquin a poursuivi sa visite à la Réunion cet après-midi, enchaînant les rendez-vous officiels. Après des réunions de travail sur le plan crèches ce matin, la ministre a rencontré cet après-midi les différents acteurs oeuvrant dans la prévention des violences conjugales.
Le week-end dernier a de nouveau été marqué par un terrible fait-divers. La petite Luna, âgée de quelques mois seulement, est vraisemblablement morte sous les coups de son père, qui a avoué aux enquêteurs frapper régulièrement sa compagne. Arrivée à 15 heures au siège du CEVIF (Collectif pour l’élimination des violences intra-familiales), Roselyne Bachelot-Narquin a rencontré une nouvelle fois la présidente du collectif Thérèse Baillif, avant de s’entretenir à l’abri des regards avec plusieurs femmes victimes de violences conjugales. La ministre souhaite d’ailleurs que ces femmes puissent intervenir dans le milieu scolaire et au sein des associations par des Contrats Unique d’Insertion (CUI) pour témoigner du calvaire qu’elles ont vécu. "Elles pourraient informer directement les jeunes", estime la ministre, qui juge qu’elles pourraient sensibiliser le public à leur expérience traumatisante.
Thérèse Baillif a cependant émis un bémol à cette proposition. "Je veux être sûre que les femmes victimes de violence qui sont déjà fragilisées soient vraiment reconstruites avant de les lancer dans l’arène".
Les témoignages poignants livrés par ces jeunes femmes ont visiblement touché la ministre. Les violences conjugales sont un véritable fléau dans l’île, où 6 femmes sont mortes l’année dernière sous les coups de leur conjoint. Un chiffre qui représente 4% des décès causés par des violences conjugales en France, alors que les Réunionnais ne constituent qu’1% de l’ensemble de la population française.
A l’issue de son entrevue avec les victimes, la représentante de l’Etat a rencontré les acteurs associatifs, de la gendarmerie et de la police engagés dans la prévention des violences conjugales en présence du préfet Michel Lalande et de la présidente du Conseil Général Nassimah Dindar. Lors de cette table ronde, la ministre a annoncé que les effectifs d’assistantes sociales seraient doublés.