J-3 avant le 1er tour des Municipales. Les méthodes de communication et l’accueil des résultats de scrutin par les électeurs ont évolué au fil des campagne à La Réunion. Meeting en pleine rue, bagarre, bourrage d’urne et très peu de candidats lors des élections. Dans certaines communes comme St-Pierre, l’Etang-Salé ou encore St-Paul, St-Leu, Ste-Marie, il y régnait un certain folklore que l’on ne retrouve plus aujourd’hui.
Loin de toute agitation politique des années 70 -80, Lilian Reilhac profite de son jardin pour se ressourcer. Pas de bagarre à couvrir pour le journaliste politique à la retraite.
À l’époque, c’était monnaie courante dans toutes les communes. Il se souvient notamment de celle de Saint-Paul. "L’ancien maire Julius Bénard qui n’attendait qu’une seule chose, les élections municipales. Pour les vieux Saint-Paulois qui l’ont connu, ils n’ont pas oublié quand ils enfilaient ses rangers et mettait son treillis pour aller chasser les communistes."
À cette époque, les forces de l’ordre, peux nombreuses sur le département, ne préféraient pas s’en mêler. Parmi les communes les plus animées lors des élections dans les années 80, celle de Saint-Pierre.
"Il y avait des bagarres entre les militants du Parti communiste et les militants de droite."
Sur la commune de Saint-Leu, Marie-Thérèse de Chateauvieux règne en maître de 1965 à 1983 avant d’être battue par Mario Hoarau.
"Indéboulonnable, très populaire. De mémoire, elle ne faisait pas de grands meetings, ce n’était pas la personnalité de ce style, mais elle connaissait sa population."
Contrairement à aujourd’hui, l’abstention était minime, car les élections, c’était un peu la seule distraction à ce moment-là. Sur des photos d’époque, on peut voir la ferveur qui y règne. Lors d’une victoire comme celle d’Axel Kichenin à Sainte-Marie en 1984, c’était une véritable fête.
Lilian Reilhac regrette ce temps-là mais pas les bagarres qui pouvaient en découler.