Le conseiller général et Maire de Saint-Leu était l’invité de l’émission Face à L’Info cette semaine. Sur le plateau d’Antenne Réunion, Thierry Robert a évoqué le dossier brûlant du moment et le ralé-poussé qui s’est produit hier devant le Département. Selon l’élu, ce dossier "ne concerne plus directement le Conseil Général". Thierry Robert a par ailleurs réaffirmé son intention de participer aux prochaines législatives. Le représentant du Modem à la Réunion a répété qu’il ne craignait ni Huguette Bello, ni un autre candidat. Thierry Robert se dit prêt à livrer une bataille acharnée sur la 7ème circonscription.
Ce vendredi, le Conseil Général a voté son budget. Vous dites que 90% du budget est dédié au social. Quelles en sont les grandes lignes ? Que va-t-il financer ?
Thierry Robert : Très simplement, comme le RSA dépend du Conseil Général, la plus grande partie du budget du CG est évidemment dédiée à cela. Malgré tout, il y a aussi l’éducation, avec aides aux jeunes qui partent étudier, les bourses. Mais il y aussi les aides aux communes, avec le Contrat de Coopération Communal (CCC) et les investissements. Cette année, le Conseil Général continue ses actions pour aider l’ensemble des communes de l’île de la Réunion. Il y a aussi les personnes handicapées, les personnes âgées. En fait, le Conseil Général est au service des Réunionnais et des Réunionnaises.
On a voté hier le budget de la collectivité en assemblée plénière. Cette assemblée a été précédée par un ralé poussé entre les vigils et les ex- salariés de l’Arast qui voulaient entrer. Est ce une situation que vous regrettez ?
Thierry Robert : Bien évidemment. je crois que la récupération politique va un moment donné mais après je crois que la population reconnaît quand même le travail qui est fait par le Conseil Général, et le plus important aurait été de débattre sur le sujet du fond.
Vous parlez des politiques mais parlons des anciens salariés qui n’ont pas pu entrer dans le Palais de la Source.
Thierry Robert : Les salariés de l’Arast sont rentrés puisqu’une délégation est entrée dans la salle, après négociations je crois, mais est entrée dans la salle. Mais on peut déplorer ce qu’il s’est passé à l’Arast car il y a de la détresse humaine. Il y a des gens qui ont envie de travailler. cela, on peut bien évidemment le comprendre. Après, est-ce que le Conseil Général, la majorité actuelle est est la seule responsable de cette situation, je ne le pense pas.
Effectivement, la Majorité et l’Opposition se renvoient la balle sur les responsabilités de ce naufrage social. N’est-il pas temps finalement de trouver, au-delà de la recherche d’une responsabilité, une solution pour trouver à ce problème qui dure depuis maintenant deux ans.
Thierry Robert : C’est un dossier certes, il y a le problème humain. Mais c’est un dossier au niveau de la Justice. Aujourd’hui, les AGS n’ont même pas défini avec précisions combien doit toucher chaque employé qui a travaillé à l’Arast. je crois que chacun doit à un moment donné assumer sa responsabilité . Je crois que le budget pour payer ces agents de l’Arast sont budgétisés depuis l’année 2011. Ce n’est même pas dans le budget 2012. Mais maintenant, je crois que ça ne dépend plus directement du Conseil Général.
La collectivité a pourtant été condamnée à verser des indemnités.
Thierry Robert : Totalement. Mais comme je le disais à l’instant, il faut qu’à un moment donné, les AGS puissent donner des éléments précis à l’avocat du Conseil Général pour que ces sommes puissent être débloquées.
Vous êtes conseiller général, Maire de Saint-Leu et également candidat aux prochaines élections législatives. Que pensez-vous du cumul des mandats ?
Thierry Robert : C’est un sujet qui revient à chaque campagne électorale. Je considère que ce n’est pas un sujet de fonds. Je dirai même que c’est un faux débat. C’est un sujet que je qualifie de démagogue. Mais j’aime bien quand on me pose cette question. Je crois qu’il faut éclairer la population à ce sujet. Je pense que le cumul des mandats est quelque chose qui doit se préparer aussi. En 2007-2008, on m’accusait et on me disait que je n’allais pas pouvoir gérer la commune de Saint-Leu parce que je suis déjà chef d’entreprise et que on ne peut pas faire les deux.
J’ai démontré le contraire. Je suis aussi bien aujourd’hui chef d’entreprise que Maire de Saint-Leu et je crois que la commune est vraiment sur une dynamique. Aujourd’hui, on me reproche la même chose. Je me suis préparé à cette échéance qui va arriver prochainement.
Allez-vous renoncer à l’un de ces mandats ?
Thierry Robert : Bien évidemment puisqu’il faudra renoncer à un mandat. Donc, je laisserai mon mandat de conseiller général. Et je crois même et je veux le dire aujourd’hui, les mandats de député et de Maire sont deux mandats complémentaires. Comment allez-vous défendre des lois à l’Assemblée Nationale si vous n’êtes pas en contact permanent avec le terrain pour défendre justement ce que la population souhaite.
Pour ou contre la retraites à 62 ans ?
Thierry Robert : Aujourd’hui, je crois qu’il y a des mesures qui ont été prises. Je pense, et même le Modem le dit, si on ne veut pas être démagogue justement, ce sera très compliqué de faire marche arrière. En tous les cas, il y a quand même des ajustements à faire parce qu’aujourd’hui, je considère que la retraite n’est pas totalement équitable, n’est pas juste, car il y a différents régimes spéciaux. Je crois que là-dessus, il faut revoir la copie.
Pour ou contre contre les 35 H ?
Thierry Robert : Je crois qu’on est parti, on est dans un monde où l’économie va mal. je crois qu’il faut donner de l’aisance aux chefs d’entreprises. Maintenant, reste à définir les contours. Revenir sur les 35h va être quelque chose d’extrêmement compliqué. Je crois qu’il faut regarder les différents métiers qui composent notre société et il faudrait faire des accords par branche.
Huguette Bello dans la 7ème circonscription, cela pourrait-il vous compliquer la tâche ?
Thierry Robert : Je crois qu’il y a un élément fondamental que je défends systématiquement. Je le redis encore : je ne considère pas la politique comme un métier. C’est une passion, une vocation, un sacerdoce. Je ne peux pas aujourd’hui craindre Madame Bello ou un autre candidat. La pluralité des partis, la pluralité des candidats fait la démocratie. Le meilleur candidat remportera cette élection. Si je gagne l’élection, je serai bien évidemment content et je défendrai les intérêts des électeurs qui m’auront choisi. Si je suis celui qui perd l’élection, ce n’est pas pour autant que je ferai une affaire d’état. Je suis prêt à cette élection, je suis très serein. Et on verra les résultats des urnes.
Vous serez le candidat du Modem ou le candidat de l’Union des Centres ?
Thierry Robert : Je crois que dans l’Union des Centres, il y a le Modem, mais aussi la Droite Sociale. La Droite Sociale est un mouvement local, le Modem est un mouvement national. Je crois que je serai à la fois le candidat de l’Union des Centres et du Modem.
Nicolas Sarkozy est au coeur d’une polémique sur ses déplacements en régions. Pensez-vous qu’il se déplace en tant que candidat ou en tant que Président ? Et vous ?
Thierry Robert : Je crois qu’il se déplace en tant que Président mais aussi en tant que candidat. Moi je l’ai toujours dit depuis janvier depuis 2011. j’ai déclaré ma candidature donc tout le monde sait que je suis candidat, et je travaille sur le terrain en permanence pour mettre toutes les chances de mon côté et gagner cette élection, avec pour seul intérêt de défendre les intérêts des Réunionnaises et des Réunionnais.
Est-ce gênant d’être condamné pour injures publiques et diffamation quand on est Maire et conseiller général ?
Thierry Robert : Je n’ai pas été condamné et je n’ai insulté personne. D’ailleurs, en février prochain, en 2012, la vérité va éclater au grand jour. L’affaire repassera devant les juges et je serai là. Mais je crois que c’est beaucoup de bruit pour pas grand chose. Je ne veux pas donner du crédit à tout cela.
Retrouvez dans la vidéo jointe l’intégralité de cet entretien. C’était la dernière émission de Face à L’Info pour l’année 2011. Rendez-vous à la rentrée.