-En Métropole, l’UNEF dénonce une réforme des lycées qui n’est pas en adéquation avec la réalité des effectifs dans les établissements, est-ce également le cas de l’UNEF à la Réunion ?
-Nous sommes centrés sur des problématiques locales avec tout ce qui se passe à la Réunion dans le monde de l’éducation, avec notamment le surplus de professeurs qui s’est retrouvé sur la touche à la rentrée.
Nous très clairement on lui dit qu’il ne faut pas oublier que le 6 novembre dernier, Nicolas Sarkozy a ouvert la voie à la stabilité aux jeunes formés à la Réunion. Il a priorisé les ultra-marins dans les concours pour les postes ici. On considère aujourd’hui que la situation est inacceptable.
On constate dans le dernier rapport du Sénateur Eric de Léger qu’il souligne que chaque année dans l’Education nationale sur 1000 embauches, il n’y a que 100 Réunionnais qui sont recrutés et 900 viennent de l’extérieur.
On sait pourtant que notre île ne manque pas de jeunes diplômés. Par rapport à cela, le Ministre qui vient à la Réunion doit concrétiser les orientations données par le Chef de l’Etat, en prenant des mesures dès la rentrée.
Il faut qu’on arrête de faire venir des personnes de l’extérieur et que l’on arrive à recruter des jeunes issus et formés à la Réunion. Si on ne fait rien, dans les 20 ans à venir, ce sont 18000 emplois qui vont passer sous notre nez.
-Pensez-vous que vos arguments vont faire mouche auprès de Luc Chatel ? Est-ce qu’il pourra changer les choses, alors que ce problème d’affectation dure depuis des années ?
-Nous considérons que nos propositions sont légitimées par le Chef de l’Etat, lors de son discours de clôture des Etats généraux. Aujourd’hui il est de la responsabilité du ministre de l’Education nationale que de prendre conscience de l’urgence de la situation. Il doit prendre des mesures concrètes afin de mettre un terme à cette injustice qui n’a que trop duré. Par rapport à tout cela, Luc Châtel doit prendre ses responsabilités et agir concrètement.
-Que comptez-vous expliquer au représentant du Ministre que vous rencontrez aujourd’hui ?
-Notre rendez-vous est en fait prévu pour la fin de journée au Rectorat. Nous allons lui dire qu’aujourd’hui nous sommes dans un système qui nous a été imposé et qui a montré ses limites. Il pénalise les jeunes qui sont à la Réunion. Il est temps de remettre de l’ordre la dedans. Nous emmenons avec nous un rapport du Sénat qui fait un bon état de la situation actuelle. Nous allons également attirer son attention sur le problème de l’IUFM. Il a fait des annonces qui vont à l‘encontre de ce qui a été obtenu lors de la mobilisation des jeunes des cités l’année dernière. Par rapport à cela nous attendons des réponses concrètes. Il y a des jeunes venus de Métropole et qui passent devant ceux qui sont formés à la Réunion. On en a aujourd’hui les preuves. Il y a les rapports du Sénat, il y a des documents… Cela fait des années que l’histoire se répète et concrètement, il n’y a pas de réponse. Il faut donc agir en urgence.
-Que proposez-vous ?
L’IUFM de la réunion forme des jeunes aux métiers de l’enseignement. Le métier d’enseignant, cela s’apprend. Par rapport à cela, il doit travailler en concertation afin que l’on puisse arriver à une meilleure formation des enseignants et non pas à une casse des IUFM comme c’est le cas actuellement.
Mais ce qui est le plus urgent pour nous aujourd’hui, c’est de dénoncer le surplus d’enseignants qui est arrivé à la dernière rentrée de l’extérieur. 70 personnes qui sont arrivées à cause d’une erreur informatique du Ministère.
Cette erreur a aujourd’hui pénalisé les jeunes qui devaient être sur les listes complémentaires à la Réunion. Don au lieu de recruter 38 nouveaux professeurs comme tous les ans sur les listes complémentaires, cette année cela a été zéro.
Il y a d’ailleurs eu 15 jeunes qui ont eu leur concours et qui devaient être sur les listes complémentaires, ils se voient aujourd’hui sans affectation et contraints de repasser le concours en 2010 s‘ils ne sont pas affectés d’ici là.