La grève continue du côté des médecins. Le Syndicat des Médecins Libéraux (SML) appelle généralistes et spécialistes à fermer les portes de leurs cabinets les 5 et 6 janvier.
Entrant dans sa deuxième semaine de grève, le syndicat de médecins n’est pas prêt d’arrêter. "Un syndicat de médecins a appelé ce lundi à poursuivre les 5 et 6 janvier la grève en cours" a-t-on appris sur Metro News. Le mouvement, qui a commencé le 23 décembre, doit en principe prendre fin mercredi mais le Syndicat des Médecins Libéraux (SML) appelle généralistes et spécialistes à poursuivre le mouvement avec les professionnels de SOS Médecins qui ont grossi les rangs depuis hier. Les cabinets resteront donc portes fermées les 5 et 6 janvier.
Dans la poursuite de leur revendication, le syndicat a interpellé le Premier ministre Manuel Valls pour qu’il revienne sur la table des discussions concernant le projet de loi santé qui immobilise le monde médical. Il faut "alerter d’une voix commune les pouvoirs publics de la mise en danger de notre médecine", précise le SML dans un communiqué. L’objectif est de maintenir "l’unité syndicale pour préserver notre système de soins".
La généralisation à tous les assurés, d’ici 2017, de la dispense d’avance de frais lors d’une consultation dans un cabinet représente un casus belli pour les syndicats de médecins. Ils appellent aussi à une "étatisation insupportable" de la médecine, qui sera profitable selon eux au secteur public. Dans une unité syndicale rare, ils ont réclamé la mobilisation pour les fêtes de Noël.
Face à ce lance-pierre, des discussions sont de nouveau engagées avec le ministère de la Santé, qui accepte de réécrire certains points litigieux de son projet de loi. Parmi eux figure l’examen, au début prévu début 2015, qui n’interviendra qu’au printemps. La ministre Marisol Touraine a quant à elle proposé qu’on puisse définir dans le cadre d’un groupe de travail en janvier des "garanties" aux médecins sur "la généralisation du tiers payant". En dépit de cette mesure à prendre, Eric Henry, président du SML, a dénoncé lundi "l’aveuglement" de la ministre "sur les conséquences profondes de sa vision dogmatique de notre système de santé". Fort d’une mobilisation "marquée par un taux de fermeture record des professionnels de santé", il a demandé à ce que "le projet de loi santé soit désormais réécrit et conduit par le Premier ministre".
Dans son allocution lundi, la ministre de la Santé Marisol Touraine a assuré qu’il n’y avait "pas de difficulté dans l’accès aux soins". Et la ministre d’expliquer qu’"il y a eu dans certains endroits des appels en nombre plus important aux centres 15 pour avoir des renseignements, mais (....) quand on compare la fréquentation aux urgences maintenant par rapport aux années précédentes, on voit qu’il y a une stabilité" avant de poursuivre : "j’entends les inquiétudes de certains médecins libéraux, qui marquent surtout leur opposition au tiers-payant et souhaitent, pour certains d’entre eux, une revalorisation de la consultation".
Enfin, Marisol Touraine a assuré : "je suis certaine qu’à l’occasion des discussions qui vont reprendre dès la rentrée, dont je souhaite qu’elles soient constructives, nous pourrons ensemble trouver les moyens, concrètement, d’apaiser les inquiétudes, de modifier ce qui peut l’être tout en garantissant aux Français l’accès aux soins et l’absence d’obstacle financier."