François Hollande a prononcé son tout premier grand discours sur l’immigration à l’occasion de l’inauguration de la Cité de l’immigration. Il s’est de nouveau prononcé pour le droit de vote des étrangers.
Le musée de l’histoire de l’immigration a été inauguré lundi 15 décembre à la porte Dorée par le chef de l’Etat qui a prononcé à cette occasion un discours très attendu. L’établissement aura attendu sept ans pour bénéficier d’une cérémonie officielle. Lors de son ouverture en 2007, le musée n’avait pas été officiellement inauguré, Nicolas Sarkozy ayant refusé de le faire.
L’immigration, un thème qui enflamme régulièrement les débats, à droite comme à gauche. Un thème repris vaillamment par le chef de l’Etat qui n’a pas hésité à rappeler les bienfaits de l’immigration au sein d’une société de plus en plus déchirée sur les débats identitaires, rapporte Le Figaro. Le président de la République a ainsi fustigé "les vents mauvais" qui "soufflent de plus en plus, partout en Europe" et a appelé à "reprendre le combat (...) en montrant la force de l’intégration. Ainsi, ce musée rappelle la mémoire des immigrés qui ont fait souche dans ce pays".
François Hollande de souligner qu’"un Français sur quatre était issu d’un autre pays", fustigeant les déclarations "de peur" sur la "dissolution", la "dislocation" et la "disparition" de la France. Dans son viseur, notamment, Eric Zemmour dont le livre "Le Suicide français" est devenu un best-seller. "Une France en petit, une France en dépit, une France en repli, ne serait plus la France", a-t-il lancé.
Sur la politique européenne de circulation, remise en cause par Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, François Hollande s’est montré ferme sur Schengen : "Faire éclater Schengen ? Ce serait reculer, rétablir les frontières pays par pays", a-t-il affirmé. Avant d’ajouter que "Schengen, c’est justement ce qui a permis à tous les pays d’Europe de s’organiser pour contrôler l’immigration".
Reprenant une promesse de campagne, François Hollande s’est de nouveau déclaré favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales. Mais "rien ne peut se faire sans une révision de la Constitution, ce qui suppose une majorité des 3/5e au Parlement", a-t-il toutefois insisté, soulignant que cela supposait "un accord entre les forces républicaines. A elles de prendre leurs responsabilités".
"Le projet du musée est de faire connaître la place des migrants dans la construction de la France", martèle-t-il, en soulignant l’importance "d’inscrire dans le patrimoine, dans la légitimité, l’histoire des étrangers". Dans sa lancée, le chef de l’Etat a finalement indiqué qu’il souhaite offrir la naturalisation "à tous les étrangers âgés de plus de 60 ans qui ont vécu plus de 25 ans en France" et ont eu au moins un enfant français.