Dans une interview accordée au journal Le Parisien, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a reconnu que la réforme de la police judiciaire "bouscule des habitudes", mais il appelle toutefois à l’apaisement.
Le limogeage du patron de la zone sud de la PJ a provoqué une vague d’indignations. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est alors exprimé dans une interview accordée au journal Le Parisien pour défendre la réforme de la police judiciaire (PJ). "Cette réforme de la police, personne n’a eu le courage de la faire.", a déclaré le locataire de la place Beauvau en la présentant comme "courageuse, indispensable et difficile". Le ministre est conscient que la réforme "bouscule des habitudes", mais "certaines limites ne doivent pas être franchies", a-t-il indiqué.
Il est prévu dans la réforme de la police judiciaire que tous les services de police à l’échelle du département soient placés sous l’autorité d’un seul Directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet. Sont alors concernés les services de renseignement, de sécurité publique, ainsi que la police aux frontières (PAF) et la police judiciaire. Sur le fond de la réforme, aucun changement ne sera opéré, mais Gérald Darmanin a souligné qu’"aucun policier de PJ ne fera autre chose que ce qu’il faisait aujourd’hui". Le ministre a assuré qu’il n’y aura aucune suppression d’effectif, aucune suppression d’office central, aucune suppression de service ou d’antenne locale.
Les opposants au projet n’ont pas tardé à dénoncer le risque d’un "nivellement vers le bas" de la PJ et un renforcement du poids du préfet dans les enquêtes, rapporte Franceinfo. Jeudi, le Directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux, s’est rendu à Marseille pour présenter sa réforme en passant devant quelque 200 enquêteurs opposés au projet. Le lendemain, Eric Arella, patron respecté de la PJ du Sud de la France, était limogé. "Le directeur général a le choix de ses collaborateurs. Le lien de confiance entre eux était rompu", a noté le ministre sans plus de commentaire sur cette éviction.
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