Ils avaient réussi à s’introduire dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine fin 2011. Ils ? Ce sont les neuf militants de Greenpeace qui comparaissent ce vendredi 20 janvier devant le tribunal correctionnel de Troyes. Ce procès s’annonce sous tension car une manifestation de soutien est prévue sur place.
Le 5 décembre 2011, neuf militants de Greenpeace, dont six femmes et trois hommes âgés de 22 à 60 ans sont parvenus à s’introduire dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, dans l’Aube, déjouant la vigilance des gendarmes pendant un laps de temps d’environ 14 heures. Coup réussi pour les militants écologistes qui ont mis au jour les failles de la sécurité des installations nucléaires en France.
L’opération a eu des échos à l’Elysée qui a condamné une action "assez irresponsable de prendre des risques avec sa vie et avec la vie des autres". Ce jour-là, d’autres opérations similaires étaient menées sans succès sur d’autres sites nucléaires.
Aux premières heures de l’aube, les neuf militants de Greenpeace ont découpé, sans se faire remarquer, les trois grillages de l’enceinte de la centrale. Ils ont ensuite grimpé sur le dôme d’un des deux réacteurs, où ils ont brandi une banderole portant l’inscription : "Le nucléaire sûr n’existe pas".
Ils n’ont été interpellés qu’en fin de matinée par les gendarmes qui les avaient placés en garde à vue jusqu’au lendemain matin. Déférés au parquet, ils ont été mis sous contrôle judiciaire.
Les neuf militants de Greenpeace sont accusés de violation de locaux professionnels et dégradations en réunion. Ils comparaissent ce vendredi 20 janvier devant le tribunal correctionnel de Troyes, où une centaine de militants écologistes se sont donné rendez-vous depuis 8 heures (heure de métropole) pour leur manifester leur soutien.
"Nous sommes en droit d’attendre une forme de clémence de la part des magistrats car notre action a permis d’identifier une faille dans la sécurité des centrales, on a rendu service au gouvernement comme à l’exploitant nucléaire", affirme devant la presse Sophia Majnoni, chargée de la campagne nucléaire de Greenpeace.
Les neuf prévenus risquent jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Dans le même temps, cinq d’entre eux sont également poursuivis pour avoir refusé de subir un prélèvement ADN, un refus qui pourrait leur coûter un an de prison et 15.000 euros d’amende.
"Les peines encourues sont disproportionnées au regard de la réalité des faits, d’autant que les intrusions dans ce type de site sont régies par l’article 413-7 du code pénal qui prévoit six mois d’emprisonnement et 7.500 euros d’amende", plaide Alexandre Faro, l’avocat de Greenpeace.