La cour d’appel de Paris a validé ce lundi l’ouverture d’une enquête judiciaire pour "homicide involontaires" sur l’embuscade d’Uzbin en Afghanistan qui avait coûté la vie à 10 soldats français, dont le caporal réunionnais Anthony Rivière. L’enquête devra déterminer s’il y a eu négligence ou imprudence dans l’opération menée par les troupes françaises.
Les soldats morts dans l’embuscade d’Uzbin étaient-ils suffisamment préparés et équipés pour se défendre ? Près de 4 ans après les faits, la cour d’appel de Paris a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire sur l’embuscade meurtrière perpétrée en août 2008 en Afghanistan. Dix militaires français avaient perdu la vie dans cette attaque. Les insurgés talibans avaient causé la mort de 9 soldats et un dixième avait été tué par le retournement du véhicule pendant "une opération de récupération des blessés".
Parmi les victimes, figurait un Réunionnais : le caporal Anthony Rivière. La polémique avait enflé suite à la plus grave attaque touchant les forces françaises. Les familles des soldats français décédés dans cette attaque avait estimé que l’opération a été mal préparée. Les moyens donnés aux militaires auraient été insuffisants et que les forces ennemies avaient été sous-estimées.
Ce lundi, la cour d’appel a tranché en décidant de confirmer une ordonnance rendue par le juge d’instruction Frédéric Digne en mars 2011 contre l’avis du parquet. Cette ordonnance visait à déterminer s’il y avait eu ou non des fautes d’imprudence, de maladresse ou des manquements à la sécurité dans l’opération menée par les militaires.
L’avocat des familles des victimes, Maître Gilbert Collard s’est félicité de la décision de la cour d’appel. "C’est une réaction de soulagement parce que, par l’intermédiaire du procureur, l’Etat a tout fait pour que cette instruction ne soit pas ouverte. On va enfin savoir comment ces jeunes soldats sont morts, comment ils ont été sacrifiés", a t-il déclaré, affirmant qu’il est différent d’accepter une mort possible en s’engageant et envoyer des soldats à la mort.
Le 18 août 2008, le caporal Anthony Rivière originaire du Tampon était tombé sous l’assaut des insurgés talibans. Sa disparition avait particulièrement ému la population réunionnaise et plongé ses proches dans une douleur incommensurable.