Retour sur le deuxième jour du procès d’Elianna s’est déroulé ce mardi 03 avril. Une journée décisive, puisque la Cour s’est intéressée aux deux accusés : Pascaline.G, mère de la petite fille et son compagnon au moment des faits : Cédric.B, dit le "ti père".
La matinée s’est déroulée ainsi : Pascaline a pris la parole, après un premier jour centré sur les différents témoignages des voisins, de l’assistance sociale et des experts. Ensuite, c’est au tour de Cédric.B de témoigner sur sa version des faits.
Cet après-midi, un expert vient établir le profil psychologique de Pascaline. D’après lui, sa vie n’est pas simple : Victime de violences sexuelles et d’inceste, climat familial conflictuel, présence d’alcool dans le domicile familial dès sa jeunesse…
Le parcours de Pascaline a marqué la personne qu’elle est aujourd’hui. Selon Pascaline, son propre père, alcoolique d’après ses dires, lui aurait même proposé des faveurs sexuelles contre rémunération... Sans parler des multiples viols qu’elle aurait subi quand elle était plus jeune, de la part de ses cousins.
Dès l’âge de 16 ans, elle tombe enceinte de Mathilde, sa première fille. Mais Pascaline préfère vivre sa vie d’adolescente : sortie, alcool et zamal.
C’est entre autres pour cette raison que sa première fille a été placée dans une famille d’accueil.
Son parcours amoureux est aussi abordé pendant l’audience. Des hommes violents, souvent alcoolique ou amateur de zamal, ont partagé sa vie.
Par exemple, avant de fréquenter Cédric.B en 2018, elle était en couple avec un homme qui l’aurait frappé d’un coup de pied dans l’estomac. Il est à noter que son ex-compagnon et père biologique d’Elianna, Dimitri Syracuse, était en détention pour des faits de violences conjugales au moment des faits.
Les différents psychologues s’accordent pour dire que la personnalité de Pascaline est "borderline". Angoisse, impulsivité, rejet de relation durable, recours à des conduites addictives... On parle même de dangerosité psychiatrique modérée à cause de sa dépression.
Vient ensuite la description de Cédric.B, le ti-père d’Elianna. Son parcours reste atypique. Élevé dans une famille nombreuse, il assiste au divorce de ses parents.
Très tôt, Cédric est décrit comme un homme à femme. Ces ex-compagnes décrivent, pour la plupart, Cédric comme un homme violent du moment où il consomme des substances addictives.
Depuis ses 14 ans, il consomme du cannabis. L’homme commence dès l’âge de 16 ans à consommer de l’alcool, et ce jusqu’à aujourd’hui. " Son maximum d’alcool par jour, ce n’est pas plus d’une bouteille de rhum !" lance la présidente à la Cour.
Pendant son expertise psychologique, l’expert va le décrire comme un homme "sur la défensive", répondant prudemment aux questions posées. Cédric est qualifié d’impulsif, auto-centrique et antipathique.
L’un des experts psychologiques le décrit même de "psychopathique". C’est-à -dire qu’il aurait un trouble de la personnalité, caractérisé par un comportement antisocial et un manque de remords.
C’est ce que souligne la Cour en décrivant son parcours. L’avocat général va même demander à l’accusé "Je vous vois rire et sourire en répondant aux questions… Est-ce normal ? [...] Dois-je vous rappeler pourquoi nous sommes là ? Moi, ça ne me fait pas rire."
L’homme a connu des déboires avec la justice par le passé : pour des faits de violences (sur une ex-compagne et une enfant), mais aussi pour conduite sous l’empire de l’alcool et sans permis de conduire.
Le profil Facebook de Cédric est aussi examiné : on y voit des photos de lui, tenant des armes pointées vers l’écran.
Ce mercredi, lors du troisième et dernier jour du procès, les différents avocats de la partie civile et de la défense vont faire leur plaidoirie. Les réquisitions pour les deux accusés vont également être prononcées, avant la condamnation.
Lucas Candessoussens