Cyrille Hamilcaro, ancien maire de Saint-Louis de 2001 à 2008. En 2014, il est réélu mais 4 mois plus tard, il est obligé de se retirer pour des raisons judiciaires. Le candidat malheureux des dernières élections municipales répond aux questions d’Yves Mont-Rouge dans "Ça Koz Politique" sur Antenne Réunion.
Durant de longues années, le fauteuil du maire pour la mairie de Saint-Louis était disputé entre deux “C H” (Claude Hoarau et Cyrille Hamilcaro). Aux dernières élections, Juliana M’Doihoma a été élu maire avec 12 000 voix, une nette avance sur les autres prétendants (8 570 pour Claude Hoarau et 6 590 pour Cyrille Hamilcaro). Un changement pour la commune avec l’élection d’une candidate jeune et dynamique. "En tout cas maintenant, elle doit prouver ce qu’elle est capable de faire. Elle a 5 ans pour le faire et on la jugera là-dessus. Pour autant, est ce que les choses bougent à Saint-Louis ? Elle travaille beaucoup sur les projets de l’ancienne majorité, notamment sur les travaux routiers", précise Cyrille Hamilcaro qui qualifie la circulation actuelle dans la commune du Sud de "catastrophe".
D’après ce dernier, ses anciens électeurs qui ont décidé de voter pour la nouvelle maire, le regrettent déjà. "Par exemple 2/3 de mon électorat a basculé sur Juliana M’Doihoma. Dans cette catégorie de personnes, il y en a beaucoup qui aujourd’hui me disent "on regrette un peu", avance le conseiller communautaire de la Civis. Moi quand je gagne, je gagne. Quand je perds, je m’incline et on y va. Maintenant, l’autre a gagné. Qu’elle travaille, mais qu’elle travaille bien et surtout qu’elle travaille dans l’absence totale d’arrogance et d’impertinence".
En 2014, Cyrille Hamicaro est réélu à la tête de la mairie de Saint-Louis. Seulement, il est rattrapé par des affaires judiciaires. Condamné à une peine d’inéligibilité, il est obligé de se retirer. Aujourd’hui, ses déboires judiciaires ne sont pas terminés et deux affaires le concernent encore. "J’ai une vie pleine, pas banale, remplie de joie, de difficultés et de réussite aussi. Donc je suis content de ma vie. Qu’il y ait encore des petites choses à régler, je les réglerais. On en fait parfois des montagnes, mais ça accouche souvent de souris. L’important, c’est de pouvoir les gérer et je les gérerais. Maintenant est ce que politiquement, je dois m’arrêter ? L’histoire même de notre pays montre que des hommes sont tombés, sont remontés, sont retombés et sont remontés. C’est ce qui fait la vie. La vie est une lutte et moi je suis un guerrier", répond Cyrille Hamilcaro.
Les élections présidentielles seront la prochaine échéance électorale, en mai 2022. Pour l’heure, Cyrille Hamilcaro, du parti de l’UDI (Union des démocrates et indépendants), attend que son parti propose ou soutienne officiellement un candidat. "En ce qui me concerne, je soutiendrai probablement Xavier Bertrand", soutient l’intéressé.
En cas d’élection de ce dernier comme président de la République, il ne cache pas sa volonté de se présenter aux Législatives, en tant que député dans la 7e circonscription. Mais pour Cyrille Hamilcaro, la bataille d’idées doit primer avant tout. En cas de second tour, Emmanuel Macron Marine Lepen, il ne cache pas non plus sa préférence. "Je suis pour les institutions de la République et les partis politiques. D’ailleurs, tous ceux qui disent qu’ils sont sans étiquette finissent par créer ensuite un parti politique, y compris Emmanuel Macron qui a créé LREM. Cela veut bien dire que les partis politiques ont un sens. Moi, je suis pour que nous puissions faire renaître les partis politiques avec les batailles d’idées, avec la formation des gens qui vont accéder à des responsabilités. C’est très important ça. La Réunion ne s’est pas construite simplement avec des gens sans étiquette. Au contraire, elle a été faite dans la confrontation de la Droite et de la Gauche. Donc si demain il y a un second tour Marine Le Pen Emmanuel macron, sans état d’âme, moi, je vote Macron".
Cyrille Hamilcaro a été élu en 1998 sur la liste La Relève de Jean-Marie Virapoullé et deviendra le plus jeune conseiller régional. L’idée d’un nouveau parti politique fait son chemin chez Cyrille Hamilcaro qui n’oublie pas cette première expérience. "Nous y réfléchissons depuis quelques temps avec des amis et notamment Sabrina Ramin, etc. Nous devons instaurer un débat d’idées et amener des idées nouvelles. L’esprit de La Relève à l’époque en 1997 1998, c’était cela, c’était amener une réflexion nouvelle, pas obligatoirement avec des hommes nouveaux, mais amener des réflexions nouvelles avec des idées nouvelles qui fassent avancer La Réunion". Et d’ajouter : "On travaillera avec notre camp politique, c’est-à-dire la droite, le centre-droit et les humanistes. Ça ne veut pas dire qu’on ne va pas travailler avec les gens de Gauche. Bien entendu, il faudra le faire. Aujourd’hui, je pense que le nom des personnes importe peu. Ce qui est important, ce sont les idées et les appareils qui portent ces idées".