Le député-maire de Saint-Leu, Thierry Robert, est intervenu à l’Assemblée nationale ce mercredi. Il s’est exprimé suite à la grève de la SRPP et au sujet du "risque du tout-automobile dans l’île".
Intervenant dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, le député-maire de Saint-Leu, Thierry Robert, s’est exprimé au sujet de la dépendance de LA Réunion aux carburants fossiles et de la grève de la SRPP qui a ralenti l’économie de l’île pendant plusieurs jours.
Il commente : "Une semaine de paralysie de La Réunion, le mouvement de grève qui avait cours à la Société réunionnaise de produits pétroliers a pris fin hier. Ce blocage total de l’île a une nouvelle fois été révélateur de la vulnérabilité de notre département face à cette situation monopolistique acceptée", avant de souligner : "Le tout-automobile devient un risque insupportable pour notre île."
Thierry Robert interroge ensuite le gouvernement : "Serait-il souhaitable dans le cadre de la transition énergétique de flécher une part des quelques 260 million d’euros de TSC (taxe spéciale de consommation) perçue par la Région Réunion sur les hydrocarbures vers un fonds dédié aux transports en commun utilisant des énergies non fossiles ?"
La ministre des Outre-Mer, George Pau-Langevin lui a alors répondu : "Dans les projets qui ont été soutenus par le ministère, nous avons 3 projets de bus à haut niveau de service à La Réunion. Et il y aura 15 millions d’euros de l’État pour soutenir ce mode de développement. Pour autant, je ne suis pas persuadé que nous pourrons aller beaucoup plus loin. Aujourd’hui, il appartient aux collectivités locales de prendre des mesures utiles pour flécher la taxe spéciale de la consommation vers d’autres modes de déplacement."
La gouvernance de la SRPP
Le député-maire Thierry Robert a aussi interrogé le gouvernement sur la gouvernance de la SRPP et du statut de monopole. "La SRPP a quasi une mission de service public. Nous parlons là d’une entreprise créée grâce à des fonds publics. Début 2012, j’avais déjà proposé que l’État et les collectivités locales mettent en place un cadre institutionnel qui leur permettent d’être acteur et décideur au sein de cette entité. La fin du monopole de la SRPP est une décision qui doit être prise", déclare-t-il.
"Le gouvernement envisage-t-il la nouvelle gouvernance de la SRPP que je viens d’évoquer ?" demande-t-il à George Pau-Langevin.
La ministre des Outre-Mer répond : "Il s’agit d’un conflit qui concerne une entreprise privée. Le préfet a été le garant efficace de l’ordre public. Je ne crois pas que nous pouvons aller plus loin, d’autant que les emplois ne sont pas menacés, ni la pérennité de la société. Par conséquence, aujourd’hui, nous sommes dans un modèle d’économie régulée. Pour autant, je ne vois pas comment nous allons pouvoir permettre à l’État qui n’est pas actionnaire d’être présent au conseil d’administration de cette société privée."