En décembre 2016, un Dionysien, après avoir invité quatre inconnus chez lui, avait été frappé, ligoté et séquestré. Les agresseurs présumés étaient repartis avec du matériel multimédia et sa carte bancaire. Hier, près de 5 ans après, trois d’entre eux ont été condamnés à des peines de 18 mois avec sursis à 2 ans d’emprisonnement.
Les faits sont anciens et glaçants. Les prévenus, à la barre, réalisent 5 ans après, leur erreur de jeunesse. "Je suis navré. Quand j’y pense, on a fait tout ça pour rien", avance l’un d’eux. Un autre avoue en avoir fini avec son parcours de délinquant et souhaite "passer à autre chose". Enfin, la prévenue précise qu’elle s’est toujours débrouillée seule dans la vie et regrette.
Le 5 décembre 2016, elle rencontre un Dionysien. Ils discutent longuement, vont dans un bar, passent chez sa mère et finissent par se rendre dans l’appartement de la victime, à Saint-Denis. À ce moment, 3 autres personnes s’invitent à la soirée dont une mère avec son enfant. Ils partagent de l’alcool et le ton, pour des raisons peu claires, finit par monter. "Quoi qu’il en soit, ils sont dans l’appartement, ils boivent beaucoup et à un moment donné une bagarre éclate. Mon client a donné un coup de bouteille au visage de la victime et s’en va", avance Me Louis Ropars, un avocat de la défense.
Même, la procureure Bérengère Prud’Homme reconnaît qu’avec "les versions contradictoires, il est difficile de savoir ce qui s’est passé". "Leurs déclarations ne coïncident pas avec tous les points", avance la procureure qui requiert des peines de 2 ans de prison à 18 mois dont 9 assortis d’un sursis.
Une certitude dans ce dossier : la victime a bien été agressée. Du sang est retrouvé par les policiers lorsqu’ils se rendent dans l’appartement en désordre. Après avoir été assommé par le coup de bouteille, il est isolé dans une pièce. Ses mains et ses pieds sont ligotés à l’aide de vêtements. Dans les vapes, il se souvient avoir entendu du bruit dans l’appartement et avoir aperçu quelqu’un fouiller dans son bermuda pour récupérer sa carte bancaire. Après l’avoir récupéré, l’agresseur lui demande son code bancaire.
À son réveil, il remarque que la télévision, sa Playstation et des jeux vidéo ont disparu. La victime portera plainte le lendemain. Un certificat médical constate les blessures et fait état d’une incapacité totale de travail de 5 jours. Les policiers récupèrent de nombreux objets sur les lieux de la scène et l’ADN finira par identifier les agresseurs présumés, 4 ans plus tard, en décembre 2020.
Après avoir délibéré, le tribunal correctionnel a tenu compte de l’ancienneté des faits. Avec 16 mentions à son casier judiciaire, le prévenu qui reconnaît avoir ligoté la victime sera condamné à 2 ans de prison. L’auteur du coup de bouteille et aux 15 mentions aura une peine d’un an de prison. Les peines sont aménageables. Ils auront un bracelet électronique. Quant à la prévenue, elle a écopé d’une peine de 18 mois de prison avec sursis.