Ce 21 juin, le tribunal correctionnel a condamné un trentenaire à une peine de trois ans de prison dont la moitié assortie avec sursis. Il avait foncé sur ses voisins avec une hache. Il leur reproche d’avoir coupé des branches pour le barbecue.
Les explications du prévenu pour justifier son geste semblent complétement disproportionnées. “Ils avaient cassé une branche de l’arbre”, précise Idriss M. lors de son jugement en comparution immédiate ce 21 juin.
Vendredi dernier, dans une cour d’immeubles, à Saint-Denis, il insulte et a des propose racistes envers une famille, occupée à profiter d’un barbecue. Des enfants de 5 ans et 10 mois sont aussi présents.
"Je vais vous tuer"
Idriss M, est alcoolisé et se sert, sans rien demander. À peine a-t-il croqué son poulet qu’il recrache aussitôt. “C’est dégueulasse”, lâche-t-il. Un membre de la famille essaie de le calmer et rapidement la tension palpable se transforme en bagarre. Idriss M. est maîtrisé et assure arrêter le combat. Il n’en sera rien. L’homme de 38 ans revient en brandissant la hache et se dirige vers ses victimes, en criant : “Je vais tous vous tuer, vous couper”.
Pris de panique, les membres de la famille s’enfuient en portant les enfants dans leurs bras. Un membre de la famille sera même effleuré par la hache qui passera à quelques centimètres de son visage. Les policiers finiront par interpeller Idriss M. L’une des victimes aura le petit doigt cassé et se verra prescrire 45 jours d’interruption totale de travail.
À son procès, le prévenu avec 9 condamnations sur son casier judiciaire présente ses excuses aux victimes, demande à être soigné. Il souhaite échanger avec un psychologue. Son avocate plaide “pour des mesures alternatives à l’enfermement”. “Il a besoin de voir un psychologue. Sa fille est placée. Il est inséré et a un travail. Il faut se mettre à sa place. Est-ce que le condamner à de la prison ferme, est une bonne résolution ?”, avance la robe noire.
Assis sur le banc des prévenus, Idriss M. ne peut s’empêcher d’interrompre le procureur lors de ses réquisitions. “Quand on lit cette procédure, on assiste à un vrai déchaînement de violence. Qu’est ce qui a pu provoquer un tel courroux ? Une question de branches. Il a décidé d’enfiler son costume de super héros, de justicier des forêts”, souligne Philippe Leonardo. Le parquetier requiert une peine de 30 mois de prison dont 10 assortis d’un sursis probatoire. Après avoir délibéré, le tribunal s’est montré plus sévère en condamnant Idriss M. à une peine de 3 ans de prison dont 18 mois de sursis probatoire. À l’issue de l’audience devant le tribunal correctionnel, il a rejoint sa cellule à Domenjod, sous escorte policière.