L’après-midi, place est faite à une première série de témoins à la barre de la cour d’assises. Tous apportent leur version des faits le soir de ce terrible 25 août 2008, date à laquelle le Lion des Camélias est mort, tué d’une balle tirée par Jean-Pierre Pothin. On apprend ainsi que les deux familles étaient en froid.
Corinne Grondin, concubine de Jean-Pierre Pothin
Concernant la mésentente entre les deux clans, elle explique. « Il y avait eu des altercations entre Vanessa Grondin, ma sœur, et Stéphanie Toulcanon. On n’en était jamais arrivé aux mains. Je n’ai pas compris pourquoi ils sont venus chez moi. Ils m’ont dit qu’ils voulaient me régler mon compte. Envers moi, il n’y avait jamais eu de disputes dans le chemin. Et à chaque fois qu’il y avait des problèmes, j’essayais de tout calmer. »
Au sujet des coups de feu, elle affirme : « J’ai entendu un seul coup de feu. J’ai vu Philippe Robert tomber. Mais après je suis partie en voiture. »
Isaline Grondin, fille de Jean-Pierre Pothin
« Je suis arrivée chez moi. Il y avait une dizaine de personnes devant chez moi. J’ai supplié qu’on ne tire pas. Je suis rentrée dans la maison. J’ai appelé la police. Quand je suis ressortie, c’était trop tard. Il y avait souvent des disputes entre mes tantes et les sœurs Toulcanon. J’ai vu ce soir-là qu’ils avançaient avec des galets vers nous. J’étais avec ma maman et mon petit frère. J’ai vu papa mais il n’avait rien dans les mains. Je me suis mise à genou demandant de ne rien faire à Philippe Robert. J’ai entendu un coup de feu derrière et un autre devant. Je ne sais plus s’il y a eu beaucoup de temps entre les deux coups de feu. J’avais peur. J’étais stressée. »
Vanessa Grondin, belle-sœur de Jean-Pierre Pothin
Elle n’était pas présente le soir de faits mais elle était au courant des mésententes entre les deux familles. « Entre les deux familles, c’était la guerre. C’était une histoire avec l’une de mes sœurs, Patricia, et Stéphanie Toulcanon. Moi je ne m’en suis pas mêlée. Les hommes non plus d’ailleurs. Jean-Pierre Pothin ne s’était jamais mêlé de nos affaires. C’étaient des histoires de femmes. Apparemment, Philippe Robert a dit qu’il règlerait l’affaire une fois. Deux jours après, il y a eu l’altercation sur le marché forain. On s’est battu avec Stéphanie. Je ne sais pas ce que Stéphanie est allée dire à son mari. Tout cela pour moi c’était terminé. »
Jacqueline Grondin, belle-mère de Jean-Pierre Pothin
Elle non plus n’était pas présente sur les lieux du drame. Mais elle explique les différends entre les deux familles. « Il y a eu une altercation entre Stéphanie et Patricia, ma fille. Stéphanie a un jour giflé ma fille. Cette dernière lui a demandé pourquoi elle avait fait ça. Puis elles se sont bagarrées. Depuis ce jour-là, nous étions devenues des ennemies. Stéphanie nous a traité de p….. Cela a duré quatre ans comme ça. Et ça a continué. Et Stéphanie racontait à sa sœur Lolita des choses et des choses, je ne sais pas ce qu’elle lui disait. Jean-Pierre était toujours là pour aider, on avait besoin de lui, il était là. Il faisait du sport. On n’avait jamais mis Jean-Pierre Pothin au courant de ce qui se passait entre les deux familles avec les femmes. M. Pothin était peut-être un peu solitaire mais il était très serviable. Jean-Pierre Pothin était hors de cause dans tout ça. »
Ecornier Richardson, un ami de Jean-Pierre Pothin
Contacté par l’enquêteur de personnalité et entendu par les services de police en novembre 2008, il était l’ami de l’accusé. Il n’a pas assisté aux faits mais parle de la vie de son ami. « Il m’a aidé quand je n’étais pas bien. C’est un homme comme les autres, sa faiblesse c’était qu’il faisait confiance à tout le monde, sa force c’était son caractère. Je le fréquentais depuis 1989. Je connaissais tous ses problèmes, notamment de licenciement. Il a d’ailleurs été licencié sur un ladi lafé. Tout le monde connaissait Philippe Robert. Moi aussi. On faisait les 400 coups avec Philippe Robert et Jean-Pierre Pothin. La fréquentation s’est dégradée car Philippe Robert ne voulait pas rentrer dans notre association. »