Blessé le 7 octobre 2011 par un tir de flash-ball à Mayotte, le jeune Nassuir est revenu à la Réunion pour subir une nouvelle opération. Malgré cette intervention chirurgicale, le garçon ne retrouvera jamais l’usage de son oeil et reste traumatisé par ce grave accident. Après la reconstitution des faits début mai, l’affaire sera jugée avant fin 2012.
Victime d’un tir de flash-ball pendant les émeutes contre la vie chère à Mayotte, Nassuir Oili âgé d’une dizaine d’années a de nouveau foulé le sol réunionnais pour subir une intervention chirurgicale au Groupe Hospitalier Sud Réunion de Saint-Pierre. Opéré hier, le jeune garçon se remet doucement de ce nouveau passage au bloc opératoire. De nouveaux examens doivent également être réalisés. Malgré tous les soins prodigués, l’enfant ne retrouvera jamais l’usage de son oeil droit.
Son papa, qui a fait le voyage, est présent pour le rassurer et le réconforter. Depuis le drame, l’enfant a changé psychologiquement, profondément traumatisé par cet accident. "Nassuir n’a plus les mêmes reflexes, ce n’est plus le Nassuir que l’on connaissait avant ce drame. sa vie a été bouleversée et la notre aussi. On a du s’adapter et lui n’ose plus sortir, il a ce sentiment de honte. Ce n’est plus le même ni physiquement, ni psychologiquement.", confie son père. Celui-ci se dit satisfait de la prise en charge médicale de son fils. L’ensemble des frais médicaux a pu être remboursé et la solidarité de la communauté mahoraise de la Réunion a joué à fond. Quant à la suite judiciaire de cette affaire, Bacar se montre confiant.
Le gendarme à l’origine du tir qui a blessé le garçon a été mis en examen pour "violences sur mineur de moins de 15 ans ayant entraîné une infirmité permanente avec une usage d’une arme par une personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions", avant d’être libéré et placé sous contrôle judiciaire. La famille Oili est représentée par Maître Saïd Larifou. L’avocat a indiqué que l’enquête se poursuit. La reconstitution des faits va être organisée sur la plage de Longoni le 2 mai prochain. Le procès devrait se tenir à Mayotte avant la fin de l’année.
Pour rappel, Nassuir Oili a reçu un tir de flash-ball le 7 octobre 2011, alors qu’il courrait sur la plage de la cité portuaire de Longoni avec des camarades. Au moment des faits, un groupement de gendarmes tentait de ramener le calme dans le secteur, secoué par de violentes manifestations contre la vie chère. Grièvement blessé à l’oeil, il a été pris en charge par les équipes médicales de Mamoudzou, avant d’être transféré à la Réunion pour être opéré et soigné au Groupe Hospitalier Sud Réunion ( GHSR).
Sur notre île, l’histoire du petit Nassuir a ému la population. Un élan de solidarité s’est mis en place pour aider le garçon et ses parents (cf linfo. re : "La solidarité s’organise autour du jeune Nassuir"). Un comité de soutien s’est crée pour aider la famille à faire face au coût de l’hébergement, du voyage, des soins... Agé de 9 ans au moment de l’accident, le garçon a été séparé de sa famille pendant près d’une semaine, son hospitalisation ne pouvant pas attendre.
Bénéficiant de différents soutiens, la mère, puis le père de Nassuir ont finalement pu le rejoindre, pour le réconforter dans cette terrible épreuve. Après 12 jours d’hospitalisation, Nassuir s’est de nouveau envolé vers l’île aux Parfums pour retrouver sa famille (cf linfo.re : "Nassuir quitte le CHR après 12 jours d’hospitalisation") et n’avait pas remis les pieds à la Réunion.