Victime d’une infection nosocomiale alors qu’elle subissait une liposuccion, Marie-Elise a dû faire face à l’avocat du chirurgien qui l’a opérée,ce mardi lors d’une audience civile. Le délibéré sera rendu le 23 mai.
C’est accompagnée de son mari et de dix membres de sa famille que Marie-Élise s’est rendue au tribunal correctionnel de Saint-Denis ce mardi.Cette femme a attendu pendant cinq ans ce procès mais elle devra encore patienter jusqu’au 23 mai prochain prochain, date du délibéré.
Cet après-midi, une véritable bataille d’avocats s’est tenue au Palais de Justice de Champs Fleuri. A la barre, l’avocat du chirurgien qui l’a opérée a demandé un complément d’expertise, tout comme l’avocat de la clinique privée de l’Ouest où elle a contracté une infection nosocomiale alors qu’elle subissait une liposuccion. Le calvaire judiciaire de Marie-Élise pourrait donc se poursuivre si cette demande est entendue par le tribunal. L’expertise présentée aujourd’hui a été réalisée en 2009, et c’est aussi son ancienneté que les avocats évoquent pour avancer qu’elle mériterait un petit "rafraichissement".
Cet après-midi, l’avocat de l’anesthésiste a également été entendu, tout comme le conseil de son assureur. Pendant plusieurs heures, les différentes parties se sont rejetées la faute : la douleur de la patiente est reconnue mais les responsabilités restent floue dans le cadre de cette opération.
Interrogée hier par téléphone, la victime de cette opération de chirurgie esthétique ratée expliquait être "angoissée et stressée", tout en espérant que cette audience lui permette de tourner la page.
Sur la table d’opération le 11 mars 2008, cette patiente a contracté un germe très rare à l’origine d’une infection nosocomiale. Avec beaucoup d’émotion et d’humilité, la Réunionnaise s’est dévoilée sur Antenne Réunion : "ce microbe a mangé toute ma peau jusqu’à atteindre l’hypoderme" . Marie-Elise a pu s’en sortir mais elle sait qu’elle aurait pu mourir à cause de cette infection nosocomiale (cf Linfo.re "Victime de la chirurgie, elle témoigne").
Suite à cette intervention chirurgicale, Marie-Élise a été hospitalisée d’urgence au CHU de Bellepierre où elle est restée 25 jours afin de stopper les infections. Cette mère de famille a ensuite été contrainte de se rendre en métropole pour subir une greffe de peau. Près de cinq ans après cette intervention chirurgicale ratée, Marie-Élise a encore de terribles douleurs et elle a également du mal à se déplacer. L’une de ses cicatrice mesure pas moins de 32 centimètres de largeur.
Quant à l’expertise réalisée à Saint-Denis et présentée ce jour lors de l’audience civile, elle précise que "les conditions d"hygiène étaient aléatoires" au sein de la clinique privée poursuivie par la patiente, tout en précisant l’absence de douches. Mais ce rapport d’expertise est totalement contesté par l’avocat du chirurgien - Maître Chicaud - mais également par l’avocat de la clinique privée incriminée. Par conséquent, ils ont tous deux demandé à ce qu’une nouvelle expertise soit réalisée.
Effondrée par cette nouvelle épreuve, Marie-Elise demande aujourd’hui encore que le préjudice subi soit reconnu par la Justice et que les personnels médicaux responsables dans cette affaire soient sanctionnés. "Il faut que les coupables reconnaissent leurs responsabilités" insiste cette mère de famille qui a tout fait pour se reconstruire malgré les douleurs et les séquelles physiques qui ont marqué son corps à vie.
Pour l’heure, Marie-Élise doit patienter jusqu’au 23 mai 2013, date à laquelle le tribunal rendra son délibéré.