Depuis plusieurs mois l’équipe de Kélonia était mobilisée pour suivre des épisodes de ponte dans les bassins de Kélonia. Cela a débuté en mai 2022 lorsque des traces sont apparues sur la plage artificielle de Kélonia quelques semaines après que des parades nuptiales aient été observées dans le bassin de reproduction.
C’est la jeune femelle Minus (elle pèse quand même 143 kg) qui a été observée sur la plage. Elle y est montée et a remué le sable à de nombreuses reprises jusqu’en août. Elle a pondu 6 nids qui ont été surveillés chaque jour.
Cette semaine, deux petites tortues ont émergé du dernier nid pondu montrant que les incubations étaient arrivées à terme. 4 autres nouveau-nés ont été retrouvés dans les nids lors l’étude de ceux-ci.
Ils ont aussitôt été pesés et mesurés et photo-identifiés. Leur poids de 17 à 18gr pour une longueur de carapace de 4,3 à 4,5 cm sont dans la limite basse pour des jeunes tortues vertes.
Le taux d’éclosion très faible pose également question. Est-ce lié :
aux jeune âge des reproducteurs 9-10 ans quand la maturité sexuelle dans la nature est entre 15 et 30 ans ?
à la qualité du sable de la plage artificielle de Kélonia. Des analyses faites dans les premiers nids montrent la présence d’un champignon, décrit dans la littérature comme à l’origine de la mort prématurée des embryons ?
Les œufs du dernier nid d’où sont sortis 5 des nouveau-nés, avaient été récupérés au moment de la ponte et mis en incubation dans du sable provenant de la plage devant Kélonia où plusieurs nids ont été pondus depuis 2004 avec des taux d’éclosion et d’émergence de plus de 60%.
La joie d’avoir des naissances est bien sur tempérée car nous espérions des taux d’éclosion et d’émergence bien supérieurs
Des mesures ont d’ores et déjà été engagées pour débarrasser le sable de la plage artificielle de Kélonia du champignon qui peut être la cause des taux de survie très bas de embryons.