Jérôme est convoqué au tribunal le jeudi 13 octobre pour deux affaires. Dans la première, il a harcelé par SMS pendant deux jours une prostituée avec laquelle il entretenait une relation amoureuse. Dans la deuxième, il a porté des coups à son propriétaire qui lui réclamait des loyers impayés.
500. C’est le nombre de messages envoyés par Jérôme à Alix entre le 12 et le 14 février. La jeune femme, une prostituée de Saint-Denis, entretenait une relation avec lui. “Oui, je n’ai pas de relation tarifée avec elle”, affirme avec aplomb Jérôme à la barre, tout en niant quelconque relation amoureuse avec elle. Ses textos le trahiront. En plus, ce père de six enfants aurait extorqué de l’argent à la prostituée.
Alix n’est pas présente au procès. Son avocate expose la situation : "Monsieur n’a pas supporté la séparation. Madame est enceinte à ce moment-là. Il lui envoie 500 messages, alors qu’elle ne répond pas. Il lui écrit quand même “c’est toi ma femme”, donc il la considère bien comme tel. En plus de cela, il lui a volé de l’argent".
Très agité pendant l’audience, Jérôme conteste les faits. Les trente-trois pages de messages ne plaident pas en sa faveur. Après délibération, il s’en sort avec deux mois de prison avec sursis et 800€ d’amende.
Mais son après-midi au tribunal ne s’arrête pas. Affaire suivante pour Jérôme. Cette fois-ci pour loyers impayés.
Son propriétaire, un gramoune de 80 ans, l’expulse du logement. Le quinquagénaire très énervé, au lieu de régulariser la situation, va chez lui le taper après que l’huissier de justice soit venu le mettre dehors. “Il comprend rien l’huissier, se justifie le prévenu. En plus, ça se passait bien au début avec le propriétaire, je faisais même des crêpes pour ses petits-enfants".
Le 22 avril 2021, le gramoune franchit le pas du commissariat de police et porte plainte à l’encontre de Jérôme. Ce dernier très mécontent “menace de revenir dans quelques jours et de l’embêter à nouveau".
Le procureur lui rappelle que “quand on a un problème, on porte plainte. On ne se fait pas justice soi-même Monsieur".
Après délibération, Jérôme écope finalement de 500 euros d’amende.
Une après-midi bien remplie au tribunal pour le père de famille. Il reprendra demain le chemin du travail, au sein de son entreprise de BTP.
Carla Bucero-Lanzi