Mamod Abasse Mamodtaky, le principal accusé dans la tuerie de Fenoarivo, a été extradé hier vers la France. Cinq membres de la famille Remtoula avaient été assassinés. L’heure est aujourd’hui au soulagement pour Anita Remtoula.
Elle n’y croyait plus et a encore du mal à réaliser. Anita Remtoula lit et relit l’article annonçant l’extradition, hier, de son ex-mari vers la France. L’homme est le principal suspect de la tuerie de Fenoarivo, dans laquelle cinq membres de la famille Remtoula avaient perdu la vie.
Emue, des larmes dans la voix, Anita Remtoula raconte : "On pleure d’émotion, on attend avec impatience le procès". Pour l’ancienne épouse de Mamodtaky, l’espoir de revoir sa fille (toujours à Madagascar) est grand : "Dimanche, c’est la fête des mères. Je suis une maman et ça fait neuf ans que je n’ai pas vu ma fille mais j’espère que je pourrai la retrouver bientôt".
Maître Rémi Boniface, l’avocat de la famille est satisfait : "Nous avons eu deux horribles surprises. L’une en février 2009 lorsque les magistrats de la Cour d’assises ont remis en liberté les accusés. L’autre, lorsqu’un arrêt du Conseil d’Etat malgache a annulé l’extradition de Mamodtaky. Mais la justice va pouvoir être rendue".
Mamod Abasse Mamodtaky devrait en effet répondre d’assassinats et de tentatives d’assassinats en octobre prochain, à Paris. Maître Rémi Boniface attend avec impatience le procès : "Les accusés devront regarder dans les yeux la famille dont cinq membres ont été assassinés".
A son arrivée en métropole, Mamodtaky a dû être immédiatement placé sous mandat de dépôt par le parquet de Bobigny.
Son extradition fait office de véritable rebondissement puisque le Conseil d’Etat de Madagascar s’y était d’abord opposé. Le Conseil avait considéré que Mamod Abasse Mamodtaky détenait la nationalité malgache : un ressortissant ne pouvait donc pas être extradé vers la France.
De plus, le Conseil d’Etat avait souligné que Mamodtaky avait déjà été extradé en 2005 et qu’il était impossible d’extrader deux fois la même personne pour les mêmes motifs.
L’affaire Mamodtaky s’apparente à un véritable feuilleton judiciaire. Le 24 février 2008, la Cour d’assises de Saint-Denis prend acte d’un vice de procédure et libère les quatre accusés de la tuerie de Fenoarivo. Mamod Abasse Mamodtaky, Babar Ali Yohan, Jean-François Crozet et Riazhoussen Damdjy retrouvent la liberté.
Les quatre hommes sont accusés d’avoir assassiné le 22 avril 2001, dans la banlieue d’Antananarivo, cinq membres de la famille Remtoula. Cinq autres personnes ayant échappé à la mort, les quatre accusés doivent également répondre de tentative d’assassinat.