Décidément l’affaire Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel aura fait couler beaucoup d’encre. Depuis 2003, date de création par le gourou de la secte Cœur douloureux et Immaculé de Marie, Petit Lys d’amour et ses adeptes auront fait parler d’eux. Surtout depuis 2005, année durant laquelle deux jeunes, dont les parents appartenaient à la secte, ont commencé à être victimes bien malgré elles du pouvoir qu’exerçait Juliano Verbard.
La justice a déjà d’ailleurs tranché puisque au début de ce mois d’avril 2010, les deux hommes se sont vus condamnés à deux ans d’emprisonnement pour avoir été reconnus coupables de violences aggravées sur mineur de moins de 15 ans. Au moins, lors de ce procès en correctionnelle, le huis-clos avait été prononcé uniquement pour le tout public et non pas pour la presse.
Ce n’est pas le cas pour ce troisième volet de l’affaire Verbard qui a débuté ce matin à 8 h 30 aux assises. Déjà, à peine l’audience était-elle commencée que le juge a dû se rendre à l’évidence : Juliano Verbard et son amant Jean-Fabrice Michel ne monteront pas dans le box des accusés. Premier rebondissement dans cette affaire. Premier silence radio.
Mandaté par la justice, un huissier a bien tenté de les persuader de monter dans le box des accusés pour se retrouver face à leurs juges et leurs victimes. Mais en vain. Les deux hommes ont préféré « rester dans leur cellule » dans les sous-sols de la cour d’appel.
Deuxième silence radio à la demande de l’avocat de la partie civile, Me Sandrin. Il a demandé le huis-clos complet pour son jeune client, mineur au moment des faits en mars 2007.Autrement dit, personne dans la salle hormis celles concernées par l’affaire.
Et bien que la défense, en clair Me Normand, avocat de Juliano Verbard, ait émis le souhait d’autoriser la presse à rester sur place, la partie civile a définitivement refusé. Du coup, personne, à l’exception des victimes, de la partie civile, de la défense, des jurés, du juge Carrue, de l’avocat général François Basset, des témoins dans cette affaire… et des policiers, a été autorisé à rester dans la salle d’audience. Porte close donc.
Des policiers d’ailleurs dépêchés en nombre sur place toute la journée et pour ces trois jours de procès aux assises, soit un fourgon cellulaire pour les deux accusés, une quinzaine d’hommes dans et à l’extérieur de la salle dont le Groupe d’Intervention de la Police Nationale. Un long cordon de sécurité qui, contrairement aux autres éléments dans cette affaire, est resté bien visible.
C’est donc sous silence que ce troisième épisode de l’affaire Verbard se déroulera. Aujourd’hui ainsi que demain jeudi, les témoins défileront à la barre les uns derrière les autres. Vendredi, les plaidoiries, le réquisitoire de l’avocat général, les délibérations du jury et enfin le verdict.
Demain, après que la totalité des témoins soit passée à la barre, les experts psychiatriques, psychologiques, médicaux mais aussi l’enquêteur de personnalité auront eux aussi à témoigner de leurs recherches respectives concernant Juliano Verbard et Jean-Fabrice Michel, deux hommes qui sauront vendredi prochain à quelle peine ils seront condamnés pour viols et viols aggravés sur deux mineurs, deux frères victimes de deux amants dont les agissements depuis plusieurs années ont défrayé la chronique.