A la veille du procès de Juliano Verbard alias Petit Lys d’Amour et de ses quinze fidèles jugés pour l’enlèvement du jeune Alexandre Thélahire au mois d’août 2007, la mère de la victime a accepté de livrer ses sentiments.
Les accusés, au rang desquels figurent le gourou de secte "Coeur douloureux et immaculés de Marie", les frères Daleton et l’amant du Petit Lys d’Amour devront aussi répondre des faits de séquestration pour avoir retenu de force le jeune adolescent trois jours durant. Ils devront tous faire face au regard de la victime, maintenant âgée de 17 ans. Entouré de sa famille, Alexandre a décidé d’assister au procès de ceux qui l’ont enlevé et séquestré pendant trois jours.
Pour l’avocat de la partie civile - Maître Collard-, la collision entre les accusés et la famille Thélahire sera douloureuse mais ce face à face apparaît nécessaire. "Alexandre va mieux, il a essayé de se reconstruire et il y parvient. Il continue à avoir peur. Une espèce de peur panique, irraisonnée... Une peur d’enfant mais il a envie de déchirer le voile".
Cet après midi, la famille Thélahire et Maître Collard ont tenu un ultime entretien avant la dure épreuve du procès. Pour eux, la préparation de ce procès qui s’annonce long est essentielle
Pendant trois semaines, Alexandre et ses proches seront confrontés aux ravisseurs qui ont fait basculer leur vie. Pendant trois semaines, Alexandre et sa maman devront faire face aux ravisseurs qu’ils n’ont jamais revu depuis les faits qui date du mois d’août 2007. "On est anxieux par rapport au procès qui va se dérouler demain mais on est quand même impatients malgré tout parce que cela fait quatre ans que les faits se sont déroulés" explique la mère d’Alexandre Thélahire. Avant d’ajouter : "on va voir tous les protagonistes de l’affaire... Celui que nous connaissons le plus, c’est Guillaume Maillot. C’est celui qui a approché Alexandre, je le ressens plus comme un prédateur. Quelqu’un qui essaie d’emmener un petit garçon là où il ne veut pas aller".
Même si Alexandre apparaît serein, la douleur est toujours vive quatre ans après l’enlèvement. "Il a été suivi psychologiquement, notre fils Corentin aussi et nous également, on en avait tous besoin. On est un peu fébriles, on tous un peu sur les dents parce que nous avons préparé le procès, on est allés voir Maître Collard plusieurs fois ... C’est compliqué à gérer au niveau personnel et professionnel"
Ce procès hors normes débute ce mercredi 6 avril se déroulera sur trois semaines. Une organisation de taille est donc nécessaire et pour la famille Thélahire, l’épreuve est à la fois douloureuse et salvatrice.