Jugée devant la cour d’assises pour délaissement de personne vulnérable suivi de mort, Florinne Dorimont a été acquittée ce vendredi 3 mars. L’avocat général avait requis une peine de 18 ans de réclusion criminelle.
C’est un coup de théâtre qui s’est produit à la cour d’assises de Saint-Denis ce vendredi en début de soirée.
Alors que l’avocat général avait requis une peine de 18 ans de réclusion criminelle, Florinne Dorimont a été purement et simplement acquittée au terme de deux heures de délibération.
À l’énoncé du verdict, une partie de la famille Soanima est abasourdie par ce qu’ils viennent d’entendre. L’accusée est libre ce soir.
Plus tôt dans la matinée, la tante et la mère de Soamina Taïlamé se sont exprimées devant la cour.
Pour les avocats de la partie civile, le but était que le calvaire vécu par Soamina ne reste pas impuni.
"Elle faisait tout à la maison. Ce n’était même pas une employée de maison car elle était frappée, humiliée, parfois privée de nourriture. Et madame Dorimont se la coulait douce pendant que cette pauvre Soamina faisait tout. Elle vivait dans un endroit infect, par terre sur un matelas. Ça été environ 12 mois d’horreur", détaille Jean-Jacques Morel, avocat des parties civiles.
Pour maître Frédéric Hoarau, avocat de la défense, rien ne prouve que l’accusée Florine Dorimont, soit à l’origine du décès de la jeune fille.
"On s’est battus depuis le début. On a toujours dit que madame Dorimont n’avait jamais voulu causer du mal à cette jeune fille. Je crois que derrière, il y a eu beaucoup de ladi lafé, beaucoup de volonté de se dédouaner de l’abandon qu’on avait causé à cette jeune fille. Par des personnes plus proches d’elle, qui n’ont pas eux rempli leur obligation morale. La vérité a éclaté".
Les juges lui ont donné raison, en décidant de l’acquittement de Florinne Dorimont ce vendredi 3 mars.
Cette affaire sordide a secoué le quartier de Bassin Martin à Saint-Pierre. La victime aurait subi de lourds sévices et elle souffrait de dénutrition sévère. Selon les témoignages, la suspecte avait pour habitude d’asservir sa locataire, en lui confiant des tâches ingrates.
Soamina pèsait à peine 40 kilos lorsqu’elle a été prise en charge par les pompiers le 17 juin 2014. Et elle est décédée deux mois plus tard à l’hôpital.