DCNS et la Région Réunion ont signé le 7 avril une convention de partenariat de recherche et de développement, dont l’enjeu est de vérifier la faisabilité de l’implantation d’un démonstrateur Energie Thermique des Mers (ETM) pour l’île de la Réunion
La Région Réunion souhaite atteindre son autonomie en énergie électrique à l’horizon 2025. Dans cette perspective, elle a mené depuis 2001, en particulier via l’ARER (Agence Régionale de l’Energie de la Réunion), une démarche active de veille et de réflexions stratégiques sur les filières technologiques des énergies marines.
Parmi celles-ci, l’Energie Thermique des Mers (ETM) apparaît comme une solution d’avenir parfaitement adaptée et 100% renouvelable qui pourrait à terme, selon Laurent Gautret, directeur technique de l’ARER, "effacer la production de charbon de l’île". En effet, la localisation de l’île sur la ceinture tropicale permet d’exploiter la différence de température qui existe naturellement entre la surface et les profondeurs de l’océan et de produire de l’électricité mais également des produits dérivés (eau douce, climatisation, amélioration de l’aquaculture et de la culture d’algues, etc). L’atout majeur de l’ETM étant sa constance, permettant une production d’énergie 24h/24h, a contrario de l’énergie solaire ou éolienne.
De fait, DCNS souhaite mettre son expérience et son savoir-faire en conception et entretien de systèmes navals complexes (1) au service du développement de l’énergie thermique des mers. DCNS a ainsi démarré fin 2008 une étude autofinancée de préfaisabilité sur l’ETM. La feuille de route conjointe avec la région prévoit d’abord la réalisation d’un démonstrateur "papier" d’ici la fin de l’année 2009. La construction d’un véritable démonstrateur en mer n’interviendrait qu’à l’horizon 2013-2014. Ensuite seulement viendrait la phase industrielle. On parle aujourd’hui d’une dizaine d’unités de production de 10 MW environ. Celles-ci devront trouver leur place en mer au milieu des autres usagers : pêche, commerce... Et bien sûr dans le respect de l’environnement marin.
Très attaché à ce projet, le président de la région Réunion Paul Vergès y voit le moyen d’arriver à l’autonomie énergétique, objectif qu’il s’est fixé pour l’horizon 2025 : "toutes les îles ont le même problème que nous, le poids extrêmement lourd de l’énergie fossile importée -400 millions d’euros par an". Dans le monde, seule Hawaï s’est également lancée dans l’aventure, avec l’industriel Lockeed Martin : "nous avons une correspondance les parlementaires d’Hawaï, ils nous proposent un jumelage" explique encore Paul Vergès.
Pour la région Réunion le choix de DCNS s’est imposé de lui-même explique Philippe Berne, président de la commission développement durable : "c’est un partenaire obligé... Il est français, il est le seul a avoir la technologie".
Le coût de ce partenariat s’élève pour l’instant à 1 million d’euros dont 400 000 autofinancés par l’industriel et une participation annoncée -mais non encore chiffrée- de la caisse des dépôts et consignation.
Sur les critères de réussite du projet et le coût objectif du KW/h marin les partenaires restent prudents. "
Il faut une rentabilité économique explique Laurent Gautret,
et arriver à des coûts compatibles avec ceux de l’énergie produite à La Réunion".
Voir le
dossier de presse.