L’économiste Jean-Yves Rochoux est l’invité du 12h30 d’Antenne Réunion pour faire le point sur les conséquences des barrages dressés par les Gilets jaunes.
Au 13e jour de blocages ce jeudi 29 novembre, quelles sont les conséquences économiques de cette crise sociale dans notre Département ? Pour en parler Jean-Yves Rochoux est sur le plateau d’Antenne Réunion.
L’économiste livre une estimation du manque à gagner pour les entreprises réunionnaises. "Le coût de la crise sur le plan économique en faisant un calcul rapide sur 15 jours, en valeur ajoutée, représente environ 200 millions d’euros. Si ça continue, cela va augmenter d’autant. C’est une estimation à partir du Pib puis de la part de la valeur ajoutée des entreprises dans ce Pib actuellement, cela représente environ 1 point de croissance économique pour l’année pour La Réunion."
Pour Jean-Yves Rochoux, "les mesures d’accompagnement vont un peu compenser, mais avec du retard, pour l’instant il y a un coût bien important."
A La Réunion, la quasi-totalité des produits consommés sont importés. Le manque à gagner pourrait augmenter le coût de la vie. "Il est possible qu’un certain nombre d’entreprises souhaitant récupérer de la valeur ajoutée soient tentées d’augmenter leur prix. Mais certains produits vont être particulièrement rares. Dans les transports et la logistique certaines entreprises pouvant seules transporter certains produits seront en position de force. Il y a un risque de hausse de prix comme sur les produits agricoles alimentaires."
C’est donc une fin d’année 2018 très compliquée, tant pour les salariés que pour les entreprises réunionnaises.
"Sur le quasi présent à la fin de l’année, des entreprises en difficulté vont se multiplier car elles ne peuvent pas payer ce qu’elles doivent. Les entreprises les plus en difficulté sont en général de petite taille, mais aussi les artisans, les agriculteurs ou des entreprises déjà en difficultés, ce qui risque de précipiter leur disparition. Le tourisme risque de pâtir à long terme, qui “risque de pâtir d’un déficit d’image lié à ces événements. Cela peut aussi concerner ceux qui veulent faire des investissements et qui pourraient être découragés par cette situation."
"Le contrôle des prix et des marges, mais c’est une mesure pratiquement impossible ou difficile. C’est la seule chose qui pourrait avoir un impact, sauf s’il y a d’autres revendications", estime Jean-Yves Rochoux.