Au lendemain de la validation du plan de restructuration par le tribunal mixte de commerce, plusieurs personnes employées par le groupe Caillé se disent à bout de nerfs. La Direction du groupe a évoqué des départs volontaires. Cette annonce a mis en alerte les représentants des syndicats qui redoutent "des départs en misouk", autrement dit contraints.
Les nombreux rendez-vous avec la justice ont mis le moral des salariés à zéro. Les employés du groupe Caillé qui affichent pour certains plus de vingt ans de boîte ne savent plus comment appréhender l’avenir.
La validation de la procédure de sauvegarde par le tribunal mixte de commerce de Saint-Denis a certes permis à ces hommes et femmes de conserver un mince espoir. Mais le plan de restructuration qui doit permettre au groupe en déclin d’éponger des dettes colossales, d’un montant excédant les 250 millions d’euros, doit encore être validé par les créanciers.
Aujourd’hui, les discours rassurants ne suffisent pour les salariés. Interrogé, le délégué syndical de la société Sodexpro - spécialisée dans l’achat de marchandises pour les magasins Leader Price et Casino de la Réunion - se disait très inquiet quant à l’évolution de la situation. Et pour cause : le groupe Caillé aujourd’hui dirigé par Philippe Lauthier a fait savoir que les départs volontaires seraient privilégiés.
Pour les syndicats, cette nouvelle sonne comme un coup de tonnerre. Le délégué syndical Philippe Maillot explique en effet que sous couvert de "départs anonymes", la Direction pourrait fixer aux salariés "des objectifs inatteignables" pour, à terme, les pousser vers la sortie. Philippe Maillot va jusqu’à évoquer des "départs en misouk".
Le tribunal de commerce de Saint-Denis a fixé un nouveau rendez-vous au groupe Caillé. Le 13 septembre prochain, après consultation des créanciers, les administrateurs judiciaires annonceront la mise en oeuvre ou non du plan de sauvegarde. La société Sodexpro emploie 150 salariés. Ces-derniers sont suspendus à la décision des créanciers. Ils espèrent ne pas subir le même sort que la société Kolors Automobile, sur le point d’être vendue.