La mission d’information de l’Assemblée nationale sur la tempête Xynthia a jugé "absurde" le zonage établi après les intempéries du 28 février, a déclaré à la presse son président Maxime Bono, lors du déplacement de la mission en Charente-Maritime.
LA ROCHELLE (AFP) - La mission d’information de l’Assemblée nationale sur la tempête Xynthia a jugé "absurde" le zonage établi après les intempéries du 28 février, a déclaré à la presse son président Maxime Bono, lors du déplacement de la mission en Charente-Maritime.
"Le zonage et la façon dont il a été commandé nous semblent tout simplement absurdes", a estimé M. Bono, député-maire PS de La Rochelle, après une rencontre avec les services de l’Etat à la préfecture.
"Il nous semble qu’un zonage peut être admissible s’il permet à la solidarité nationale de s’exprimer (...). Il nous semble aussi que lorsqu’il y a désaccord, il faut revenir à une expertise plus profonde", a-t-il déclaré, en présence des autres députés de la mission.
"Nos auditions ont été extrêmement instructives et nous avons eu la confirmation qu’on a appliqué une méthode stupide", a renchéri Jean-Louis Léonard, député UMP de Charente-Maritime, rapporteur de la mission qui rendra son rapport d’ici au 14 juillet.
"La doctrine n’existait pas au niveau de l’Etat, elle a été décidée au niveau central et mise en application extrêmement rapidement. C’est une méthode inéquitable, inepte et qui sera certainement très coûteuse", a-t-il fustigé.
M. Léonard, maire de Chatellaillon-Plage, commune touchée par Xynthia, a rendu hommage aux "services locaux" de l’Etat dans leur gestion de la crise et de ses conséquences.
Mais il a accusé la méthode, "imposée par le ministère" aux préfets, d’être "d’une grande stupidité parce qu’elle ne résout rien".
"Elle ne résout pas à l’évidence les problèmes de sécurité. Ce n’est pas parce que l’on va empêcher les gens d’habiter à moins de 50 mètres d’une digue qu’on va résoudre les problèmes qui se sont passés à 200 ou 300 mètres". "Cette méthode va conduire en plus à des aberrations d’urbanisme : certaines maisons vont être quittées par les propriétaires parce qu’ils les auront vendues à l’Etat, et d’autres vont rester habitées", a-t-il dit.
"Nous ferons des propositions pour que de telles aberrations ne se reproduisent pas", a-t-il ajouté.
La mission, constituée début avril sur les raisons des dégâts causés par Xynthia, qui a fait 53 morts en Vendée et Charente-Maritime, doit rencontrer vendredi des associations de sinistrés et des acteurs économiques.