La prison de Fleury-Mérogis, plus grand centre pénitentiaire d’Europe connu un lourd bilan depuis le début de l’année en termes de suicide. Découvrez les chiffres.
En sept mois, onze prisonniers se sont suicidés à la prison de Fleury-Mérogis, en Essonne. Le dernier remonte à mardi dernier entre deux rondes de surveillants. Il s’agissait d’un homme âgé de 48 ans qui s’est pendu dans sa cellule avec ses draps. Ce bilan macabre des sept premiers mois de l’année est plus que le triple de celui enregistré en 2017. En effet, seules trois personnes écrouées s’étaient données la mort l’année dernière dans cette maison d’arrêt accueillant 4 238 détenus pour une capacité de 2 956 places. Cette administration pénitentiaire est d’ailleurs le plus grand en Europe.
Avec un taux d’occupation de 143,4% au mois de juillet, la prison de Fleury-Mérogis connaît un manque considérable de surveillants. Alexandre Caby, secrétaire local Ufap-Unsa Justice dans l’établissement a expliqué qu’un surveillant s’occupe de 90 prisonniers. "C’est énorme. Discuter avec chaque détenu c’est impossible malheureusement. On se recentre donc sur nos missions régaliennes", a-t-il confié sur le récit de BFMTV. Les raisons principales de cette vague noire de suicide restent inconnues. Toutefois, la durée de détention trop longue ainsi que le choc de l’arrivée dans le milieu carcéral sont souvent évoqués.
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Afin de prévenir les suicides, des co-détenus de soutien formés par la Croix-Rouge seront déployés en septembre. Ce système d’entraide pourra améliorer la vie en milieu carcéral à la prison de Fleury-Mérogis. "Ce n’est vraiment pas dans les priorités de l’administration qui est contrainte déjà par le nombre élevé de détenu, mais également par des injonctions de la hiérarchie de repérer les radicalisés, de repérer les détenus dangereux", estime François Bès, le coordinateur du pôle enquête de l’Observatoire international des prisons (OIP). Finalement, le souci du bien-être et du mieux-être est lésé par rapport à la sécurité.