La ministre de la Santé a nié l’existence d’un fichier recensant le type de blessures lors des manifestations de "Gilets Jaunes".
Paru dans Canard enchaîné mi-avril, un article a révélé l’existence d’un recensement nominatif par les hôpitaux parisiens des personnes blessées lors du mouvement des "Gilets Jaunes". Sur Franceinfo, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn est montée au créneau pour assurer que les équipes médicales ne font pas de "fichage" de patients.
L’hebdomadaire satirique a rapporté que les "Gilets Jaunes" blessés sont enregistrés dans un fichier appelé "SI-VIC" ou Système d’information pour le suivi des victimes. Mis en place après les attentats de 2015, ce système a été instauré pour faciliter l’identification des victimes d’attaques. À la suite de cette information, un manifestant blessé à Paris le 9 février dernier a porté plainte pour "fichage illicite".
"Il n’y a eu aucun cas de fichage, je me fiche de savoir si ce sont des manifestants, des forces de l’ordre, des journalistes ou des passants", a martelé Agnès Buzyn. Elle a aussi rappelé que SI-VIC est "un système purement administratif qui permet de repérer les victimes et de mieux les orienter". Pour qu’un service d’urgence ou de chirurgie ne soit pas débordé par l’arrivée de toutes les victimes, il est nécessaire de les diriger dans les services qui conviennent, a-t-elle précisé.
"Gilets jaunes" : "Il n’y a en aucun cas de fichage" à l’hôpital, assure la ministre de la Santéhttps://t.co/CuXUzd7Waj pic.twitter.com/pLw2HPXqid
— franceinfo (@franceinfo) 9 mai 2019
La ministre a également expliqué que SI-VIC permet aux familles des victimes de se renseigner si la personne recherchée est vivante ou morte, hospitalisée ou ressortie. D’ailleurs, "ce sont les seules informations qui figurent", a-t-elle ajouté réagissant à la tribune d’une centaine de médecins qui dénonçaient "le fichage à des fins possibles d’exploitations politiques ou judiciaires".
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Toutefois, Agnès Buzyn a annoncé qu’il y a eu des dérives. Elles ont eu lieu à l’Assistance publique des hôpitaux de Paris, a souligné la ministre en précisant qu’une enquête est déjà en cours. "J’attends les résultats de cette enquête, mais cela ne concerne en rien le ministère de la Santé", a-t-elle fait savoir. Dans ce sens, elle a réitéré que le ministère demande toujours aux soignants de traiter tout le monde avec la même déontologie.