Selon les résultats d’une enquête exclusive YouGov France pour 20 Minutes et Doctissimo, les Français sont de plus en plus favorables à la vaccination contre le coronavirus.
Une enquête exclusive sur la vaccination contre le coronavirus a été réalisée en ligne du 19 au 20 mai, par YouGov France pour 20 Minutes et Doctissimo. Elle a été effectuée sur 1 004 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus.
Les résultats de ce sixième baromètre de la santé YouGov ont montré que de plus en plus de Français veulent se faire vacciner contre la Covid-19, et vite. Effectivement, jeudi, Jean Castex a annoncé l’ouverture de la campagne à tous les majeurs dès le 31 mai. Pourtant, plusieurs citoyens n’ont pas attendu cette date pour franchir le pas, puisque 27% d’entre eux ont indiqué avoir essayé de se faire vacciner même s’ils n’ont pas fait partie des éligibles, et 19% ont réussi.
Par ailleurs, 37% ont affirmé qu’ils vont tenter d’avoir la première dose avant la date prévue pour l’élargissement de la vaccination. Chez les 18-24 ans, ce pourcentage atteint 43% et 44% chez les 45-54 ans.
Les enquêtés ont été interrogés sur la stratégie, établie par les autorités sanitaires, qui consistent à vacciner les plus fragiles. Ainsi, 73% ont déclaré satisfaits (+1,2 point par rapport à mars 2021), si 54% sont en revanche, insatisfaits du rythme de la campagne (-1,5 point).
Selon Matthieu Calafiore, médecin généraliste et maître de conférences associé de MG à l’université Lille 2, cette impatience est réelle, surtout chez les patients jeunes. Deux causes ont été évoquées : le souhait de ne pas tomber malade, et l’envie de pouvoir reprendre une vie sociale.
Les jeunes ont, effectivement, souhaité d’avoir leur première dose pour entrer dans certains pays ou faire certaines activités. Cette étude a d’ailleurs, montré que 59% des Français sont favorables au pass sanitaire (contre 35 % de défavorables) et la proportion atteint même 61 % chez les 18-24 ans.
Pour freiner au plus vite la circulation de la Covid-19, 55% des sondés (soit plus d’un Français sur deux) souhaitent vacciner dès aujourd’hui les moins de 18 ans. Une proportion qui atteint même 66 % chez les plus de 55 ans.
Toutefois, Alain Fisher, professeur d’immunologie a indiqué que les premiers adolescents pourraient avoir droit aux vaccins le mois prochain. Il a apporté plus de précision au micro de BFMTV, vendredi. "Les 16-18 vont être vaccinés assez vite […], courant juin cela sera faisable", a-t-il estimé. De son côté, le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’est montré plus prudent. "Ce n’est pas tout de suite, mais c’est peut-être", a-t-il annoncé. Selon ses dires, "pas tout de suite", car des dizaines de millions de Français adultes devraient encore être vaccinés. Et "peut-être", parce que des autorités sanitaires estiment que cela pourrait être nécessaire, au moins en descendant jusqu’à l’âge de 12 ans.
A plusieurs reprises, Alain Fischer a estimé qu’il faudrait sans doute vacciner les mineurs pour atteindre une couverture vaccinale suffisante afin d’espérer une immunité de groupe. Matthieu Calafiore partage cet avis en affirmant que "l’idée sera de vacciner la plus grande partie de la population possible".
Pourtant, les études scientifiques, qui nous montrent l’efficacité et l’absence de nocivité du vaccin chez les enfants, sont nécessaires. Il faut également plus d’informations sur le dosage : est-ce qu’on fait le même dosage que chez les adultes, est-ce qu’on fait le même rappel, au même moment ? "Il ne faut pas faire cela au doigt mouillé et il faut respecter les données de la science là-dessus", a-t-il renchéri.
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