Les chercheurs de l’Institut Pasteur ont constaté que la perte d’odorat ou communément appelée anosmie, l’un des premiers symptômes identifiés de la Covid-19, peut durer plusieurs mois.
Ce symptôme touchait 85% des patients de la Covid-19 et pour un quart d’entre eux, l’anosmie perdurait après deux mois. Dans une nouvelle étude, les scientifiques de l’Institut Pasteur estiment aussi que cette persistance peut être attribuée à la présence durable du virus et de l’inflammation dans la muqueuse olfactive, rapporte Le Parisien.
Les scientifiques ont porté leur étude sur 11 patients et des hamsters syriens dorés. Les résultats de leurs recherches, parus dans le magazine Science Translational Medicine, expliquent donc les mécanismes de la perte de l’odorat lié à la Covid-19 à court et à long terme.
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"Selon nos résultats, la perte de l’odorat dans la Covid-19 peut persister plusieurs mois chez certains patients, et cette persistance des signes cliniques est attribuable à la persistance du virus et de l’inflammation dans la muqueuse olfactive", explique Marc Lecuit (Pasteur, Inserm, AP-HP), co-auteur de l’étude. Quant à la contagiosité des patients, "s’ils le sont, c’est sans doute au pire très faiblement. Des études sont en cours pour le déterminer", affirme de Hervé Bourhy, cosignataire de la recherche.
Les scientifiques ont aussi détecté le ‘matériel génétique’ du virus, l’ARN du SRAS-CoV-2, qui persistait chez 4 autres patients souffrant d’une perte d’odorat à long terme et qui n’avait pas été repéré par le test PCR classique via des prélèvements nasopharyngés. De ce fait, des hamsters infectés ont montré une présence virale dans la muqueuse olfactive et dans le cerveau, avec une perte de goût et d’odeur.
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