Frederic DIDES/SIPA
A la veille du renforcement des mesures pour lutter contre la pandémie de coronavirus, les données concernant les hospitalisations, liées à la Covid-19, ne cessent de croître.
Une dégradation inexorable de la situation sanitaire est constatée en France. Dans la soirée du lundi 5 avril, près de 30 000 patients de la Covid-19 ont été hospitalisés contre environ 25 000, il y a un mois. Selon le journal 20 Minutes, les services de réanimation, accueillant les formes graves, sont saturés, car plus de 5 400 personnes y ont été admises. Pourtant, ce chiffre était de 3 600, il y a un mois.
Invité sur TF1, vendredi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé un pic du nombre de personnes contaminées d’ici "7 à 10 jours environ", avant un pic des hospitalisations en réanimation fin avril. Il a, par ailleurs, signifié, lundi, que la France approche du pic de réanimation de la première vague qui a atteint les 7 000 cas. Toutefois, le ministre a assuré que le pays a une capacité de "8 000 lits de réanimation".
Depuis l’entrée de la pandémie, la France compte 96 800 morts. Au micro de LCI, la professeure Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses de l’Hôpital Saint-Antoine à Paris, a parlé de ce bilan. "La réalité, les chiffres le disent, c’est qu’on va avoir 100 000 morts de la Covid d’ici le mois de juin", a-t-elle affirmé. Elle a également fait part des doutes quant à l’efficacité des nouvelles mesures afin de freiner l’épidémie. "Cela semble un peu court", a-t-elle estimé en précisant "qu’on a encore pour 6 - 8 semaines de restrictions".
De son côté, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a confirmé qu’il n’était pas prévu que les nouvelles restrictions "aillent au-delà des 4 semaines à ce stade".
Les autorités tablent sur une accélération de la campagne de vaccination afin de prendre de vitesse le virus, et son variant britannique.
Selon le chiffre, diffusé du lundi, plus de 9,3 millions de personnes ont reçu une première dose. A la fin de la semaine, Alain Fischer a indiqué un objectif à court terme de 400 000 injections par jour. Olivier Véran a aussi noté que le pays "n’a aucun enjeu de logistique, mais de livraison de vaccins".
Par ailleurs, la production de vaccins doit démarrer en France chez le sous-traitant Delpharm en Eure-et-Loire, et cinq sites industriels devraient être à pied d’œuvre dans les prochains mois. En attendant la mise au point d’un vaccin français, les principes actifs des vaccins seront toujours fabriqués ailleurs. Les industries françaises réaliseront donc les opérations de remplissage des flacons, d’emballage et d’aseptisation.
Pour atteindre son objectif, le gouvernement affiche sa confiance sur les approvisionnements espérés des laboratoires pharmaceutiques et table aussi sur une démultiplication des centres et des membres du personnel de santé pour les administrer.
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