Une baisse de 1,4% de la consommation de médicaments contre l’anxiété a été enregistrée en 2015 malgré les deux attentats survenus l’an dernier et un taux de chômage élevé. Dix millions de Français en ont pris en 2015.
A en juger par ce chiffre, le lien entre les attentats et la consommation de médicaments contre l’anxiété n’est pas toujours évident.
"C’est une surprise"
La Sécurité sociale a publié les statistiques de l’année 2015. Il a été ainsi révélé que les Français ont pris moins de médicaments contre l’anxiété en 2015, et ce, malgré les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper cacher en janvier et ceux du 13 novembre, et en dépit d’un taux de chômage maintenu élevé. Cette conclusion découle des statistiques de la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts) à propos des trois catégories de médicaments les plus prisés pour le traitement des troubles anxieux. "A priori, c’est une surprise", commente Le Point qui rapporte cette information.
Une baisse de 3,26% pour les somnifères
Les benzodiazépines anxiolytiques, dont le nombre de boîtes remboursées par la Sécurité sociale ont connu une baisse de plus de 700 000 exemplaires en 2015, soit une réduction de 1,4%. Dans les détails, il s’agit de 48,9 millions de boîtes remboursées l’année dernière contre 49,6 en 2014. La Sécurité sociale a constaté une diminution plus importante pour les benzodiazépines hypnotiques, principalement des somnifères, avec près de 220 000 boîtes écoulées en moins l’an dernier. En effet, 6,5 millions ont été vendus en 2015 contre 6,7 millions l’année précédente, soit une baisse de 3,26%.
Encore 10 millions d’utilisateurs
Bien que la baisse de médicaments contre l’anxiété est attestée, 10 millions de Français en prennent encore. "La diminution de la consommation des benzodiazépines anxiolytiques se confirme", a déclaré le Pr Antoine Pelissolo, président de l’Association française des troubles anxieux et de la dépression sur le récit d’Europe1. En ce qui concerne le lien entre les attentats et la consommation d’anxiolytiques, le Pr Pelissolo a noté que "ce n’est pas parce qu’une population encaisse des traumatismes répétés que ses membres deviennent automatiquement et maladivement anxieux".