Alors que le président mexicain Enrique Peña Nieto sera présent la semaine prochaine pour la célébration du 14 juillet, sa visite est controversée notamment après la disparition depuis près d’un an de 43 étudiants à Iguala.
C’est officiel, l’armée mexicaine défilera sur les Champs Elysées pour le 14 juillet. Dès lors, certains hauts responsables crient scndales. C’est le cas de Jean-Philippe, membre du Collectif Paris-Ayotzinapa. Il estime que le séjour du président mexicain Enrique Peña Nieto est impensable, sachant que son pays bafoue jours après jours les droits de l’homme. En conséquence, cette association, mais aussi Amnesty International et ACAT, ont lancé un appel à François Hollande pour qu’il interpelle son homologue.
La question des droits de l’homme
"Il n’y a aucun souci à le recevoir, mais cette coopération ne peut pas se faire au détriment des droits humains", a lâché Agathe Battistoni, chargée de campagne Sécurité et Torture chez Amnesty International sur Metro News. D’autant plus que le bilan est assez compromettant. Entre 2010 et fin 2013, la Commission nationale des droits humains mexicaine a recensé plus de 7 000 plaintes pour torture et autres mauvais traitements. Par ailleurs, 46 000 disparus ont été dénombrés au Mexique depuis quatre ans dont les 43 disparus d’Iguala volatilisés en septembre 2014. "L’enquête est au point mort", a indiqué Jean-Philippe au sujet de cette affaire dont les parents sont toujours sans nouvelles de leurs enfants.
Une entente cordiale entre les deux présidents
Notons que depuis l’arrivée au pouvoir d’Enrique Peña Nieto en décembre 2012 les deux pays n’ont jamais été aussi proches car le Mexique avait favorisé la libération de Florence Cassez. Cette entente s’est renforcée depuis la visite de François Hollande à Mexico, en avril 2014. Il s’agit d’une année record pour les échanges commerciaux entre Paris et Mexico avec 4,2 milliards d’euros. "Il faut savoir que la France n’a pas que des accords économiques avec le Mexique : la gendarmerie française a participé l’an passé à la formation d’un corps de gendarmerie mexicaine. Or, souvent, ces forces se rendent coupables d’exactions", a mentionné Agathe Battistoni.
Quel est le fond de sa visite ?
En mars dernier, le ministre mexicain de l’économie avait participé en France au "Mexico Business Summit". Dans cette perspective, Matthias Fekl, le secrétaire d’État chargé du commerce extérieur, a déclaré via un communiqué que "de nombreux projets ont été lancés dans des secteurs stratégiques comme l’aéronautique et les transports". Le Collectif Paris-Ayotzinapa, qui ne s’étonne pas de cette déclaration estime que les deux présidents trouveront sans doute un acte symbolique pour parler des droits de l’homme. "Mais cela ne changera pas le fond de la visite qui consiste à emmener le président mexicain voir des Airbus et des Rafales", constate le collectif.