Deux erreurs choquantes ont été glissées dans le sujet de baccalauréat 2015, dans l’énoncé de l’épreuve d’histoire-géographie. Les professeurs spécialistes s’indignent tandis que le ministère se contente de dire que cela ne devrait pas pénaliser les élèves.
Les couacs des épreuves du bac 2015 se multiplient mais ne se ressemblent pas. Après les questions trop pointues d’anglais ou encore les sujets de philosophie diffusés par erreur à La Réunion, voilà que deux erreurs se sont glissées dans l’énoncé de l’épreuve d’histoire-géographie des séries littéraire et économique sociale (L et ES). Elles ont été rapportées dans les journaux ce mardi 23 juin.
La première erreur est une incohérence manifeste entre la légende et la photo proposée dans l’étude critique de document 1, sur la conquête de la Lune. La légende indique en effet qu’il s’agit d’une photo "prise par l’Américain Neil Armstrong, commandant de la mission de la NASA Apollo11 (nuit du 20 au 21 juillet 1969). Cinq millions de personnes suivent en direct les premiers pas de Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la lune, à la radio ou à la télévision, dans le monde entier."
Il s’agit pourtant, selon Loïc Langois, professeur d’histoire-géographie au lycée Pasteur de Neuilly (Hauts-de-Seine), d’une photo prise en décembre 1972 d’Eugene Cernan qui marchait sur la lunaire. Pour ce spécialiste, le véhicule lunaire et la combinaison ne correspondaient pas à la mission.
La seconde erreur se trouve dans le texte de présentation du deuxième document du corpus qui présente la chanson antimilitariste "I Feel Like I’m Fixin’ to Die", du groupe Country Joe and the Fish. Contrairement à ce qui est écrit dans le sujet, la chanson n’a pas été interprétée pour la première fois à Woodstock en 1969, puisqu’elle date de 1965, avant une réédition en 1967.
Le ministère de l’Education reconnaît ces erreurs, mais estime qu’elles ne devront pas pénaliser les élèves parce qu’elles ne risquent d’affecter la compréhension du sujet. Ce qui n’est pourtant pas l’avis de certains professeurs, en colère, à l’instar du président des Clionautes, un réseau coopératif de professeurs d’histoire. Pour ce dernier, ce genre d’erreur est "humiliante pour la profession et dangereuse pour les élèves".