Dans "l’impasse totale" face au dossier des 35 heures, des milliers d’agents des hôpitaux de Paris sont de nouveau descendus dans la rue ce jeudi en se dirigent vers l’Elysée pour solliciter l’action du chef de l’état.
Les milliers de manifestants descendus dans la rue de Paris ce jeudi n’ont cessé de crier "Retrait, Retrait" de la réforme du temps de travail. En quittant le siège parisien de l’institution hospitalière en fin de matinée, les agents en grève se dirigeaient vers le palais présidentiel. Selon la direction, le taux des grévistes jeudi s’élevait à 21,5% après respectivement 34% et 24,34% les 21 et 28 mai.
Un appel à l’endroit de François Hollande
Devant "l’impasse totale" des discussions, l’intersyndicale (CGT, SUD, FO, CFDT, CFE-CGC, CFTC et Unsa) sollicite l’intervention de François Hollande pour qu’il mette en place "une inflexion de la politique du gouvernement sur l’hôpital" auquel sont demandés 3 milliards d’économies d’ici à 2017, récapitule Jean-Marc Devauchelle (représentant SUD). En effet, Martin Hirsch, directeur général de l’institution hospitalière parisienne semble avoir perdu la confiance des syndicats, c’est pourquoi ces derniers en appellent désormais à François Hollande. "Nous demanderons aussi qu’une nouvelle feuille de route soit donnée à Martin Hirsch", en tout cas "nous ne souhaitons plus discuter avec lui", ajoute Mr Devauchelle.
"Les RTT nous soulagent un peu"
La direction qui prévoyait de clôturer le 18 juin les négociations sur un réaménagement du temps de travail des 75 000 agents non médicaux a tout faux. D’après l’intersyndicale, le dialogue est au point mort, d’où l’appel à cette nouvelle grève. "Les RTT nous soulagent un peu, nous servent à avoir une vie de famille, c’est difficile avec nos horaires décalés", a confié Valerie Dastout, infirmière en psychiatrie à Paul Brousse. Elle a ajouté que Martin Hirsch n’offrait aucune compensation, alors qu’ils travaillent auprès de gens en grande souffrance et qu’ils ont besoin de souffler.
Les nouveaux schémas horaires "possibles"
Aujourd’hui, le temps de travail de plus de 60% des agents s’élève à 7h36 soit 38 heures/semaine ou 7h50 soit 39h10 par jour avec 18 à 20 jours de RTT par an, auxquels s’ajoutent des journées propres à l’AP-HP. Afin de préserver 4 000 emplois, le travail en 7h30 pour "la référence de jour" et le travail en 7 heures "réservé aux contractuels de courte durée" figurent parmi les nouveaux schémas horaires "possibles" avancés par la direction, et nécessaires, selon elle. En revanche, la direction garantit que le travail en équipe sera repensé, l’emploi précaire résorbé et la formation professionnelle développée.
Un appel au dialogue
Les tensions gagnent sur le terrain depuis plusieurs semaines avec des successions d’assemblées générales ou d’interpellations des élus dans les 38 établissements de l’institution. Une cadre de la CGT alerte sur l’importance du dialogue pour éviter que d’autres rancœurs se greffent et créent un très gros mouvement dans la santé. Dans la foulée, trois fédérations syndicales du secteur de la santé et de l’action sociale, CGT, FO et SUD, lancent un appel à une journée d’action le 25 juin pour "l’abandon de toutes les mesures d’économies qui asphyxient les établissements et les services".