Cette tâche qui débutera au mois d’août verra la participation de quelque 200 agents par Pôle emploi. Trois régions seront concernées par cette expérimentation.
En mobilisant 200 postes en équivalent temps plein à partir du mois d’août, Pôle emploi veut s’assurer que les demandeurs d’emploi recherchent bien du travail. Telle a été la décision du conseil d’administration de l’opérateur public sortie ce mercredi 20 mai. Il s’agit de la généralisation d’un dispositif controversé, expérimenté dans trois régions. D’après le patron de Pôle emploi, Jean Bassères, cette tâche englobe à la fois un aspect contrôle et, probablement, une sanction, mais également un aspect repérage des demandeurs d’emploi en difficulté sans oublier la redynamisation de la recherche d’emploi, qui a porté des fruits.
La procédure mise en œuvre pour contrôler les chômeurs
Sachant que tous les demandeurs d’emplois peuvent être contrôlés, de manière "ciblée", "aléatoire" ou après un signalement, la procédure de contrôle commencera par "l’examen du dossier du demandeur d’emploi". Au cas où l’équipe de contrôle suspecte une "insuffisance de recherche d’emploi", elle va interroger le demandeur en utilisant un "questionnaire" d’abord puis en l’appelant et, enfin, par un face-à-face, si le doute n’est pas écarté. "Le cas échéant, la procédure de radiation (...) est engagée", après un "processus de redynamisation" du demandeur d’emploi, rapporte Francetv Info. Il est également prévu dans le projet des mesures de sécurité particulières pour les agents de contrôle, qui seront "sensibilisés" à la "prévention des situations d’agression".
Vers une redynamisation des demandeurs d’emplois
Pour expliquer la raison de ce projet, Pôle emploi évoque la possibilité de "redynamiser" les demandeurs d’emploi et de repérer ceux qui ont "besoin d’un accompagnement plus soutenu". Ce dispositif doit également permettre aux 22 000 conseillers chargés de l’accompagnement de se recadrer sur leur mission et "d’être plus à l’aise dans leur relation de confiance avec les demandeurs". Le contrôle des chômeurs n’est pas un nouveau projet considérant que les demandeurs d’emploi inscrits sont appelés à effectuer des recherches, sous peine d’être radiés. Leurs allocations peuvent être suspendues durant 15 jours voire jusqu’à six mois en cas de récidive.
Un sujet sensible
Le contrôle des chômeurs, une pratique courante dans de nombreux pays en Europe, constitue un sujet sensible. Pas plus tard que mardi, l’association de chômeurs AC ! a dénoncé une "répression à l’encontre de (...) victimes du système". Elle estime que le gouvernement Hollande a fait le choix de lutter contre "les actifs privés d’emploi" et non contre le chômage. Les syndicats et une partie de la gauche se sont hérissés quand à l’automne dernier, le ministre du Travail, François Rebsamen, avait demandé à Pôle emploi de renforcer le contrôle de la recherche d’emploi. Le ministre a en outre souligné que le fait que "des chômeurs abandonnent" leurs recherches est considéré comme un "échec".