901 menaces et agressions verbales contre les praticiens, telle est la lourde statistique que le conseil de l’Ordre a dévoilé. Malgré qu’on ait enregistré une légère baisse, le nombre reste "particulièrement élevé".
Un recensement qui reste lourd
Durant toute l’année 2014, une enquête publiée ce vendredi 10 avril a fait état de 901 fiches rapportant les agressions essentiellement verbales tenues contre les médecins. Le chiffre est étonnamment supérieur en comparaison de la moyenne évoquée par le Conseil de l’Ordre National des médecins et l’institut de sondage Ipsos. Pour rappel, cette moyenne se situe à 707, soit un taux supérieur de 27%.
On avait remarqué qu’en 2013, 925 incidents ont été rapportés. Si un léger recul a été enregistré en 2014, il semblerait que le nombre de cas est toujours élevé. "La sécurité des médecins reste aujourd’hui largement d’actualité", a commenté l’Ordre.
Une évolution des incidents toujours floue
Si ces fiches facultatives démontrent le nombre de menaces à l’encontre des médecins, elles ne permettent tout de même pas de calculer l’évolution de ces incidents. Si 4.5 médecins sur 1000 ont signalé ces agressions verbales, on peut toutefois noter que les généralistes sont les plus exposés avec 61% des menaces. Ils sont suivis de près par les ophtalmologues (7%), les dermatologues (4%), les gynécologues-obstétriciens (3%), les rhumatologues (3%) ou les psychiatres (3%).
La fréquence des incidents visant les médecines de villes est en hausse pour 2014, soit 83%. Les agressions touchent de plus en plus les cabinets dans le centre-ville avec six incidents sur dix recensés.
Des incidents dans les villes à forte démographie
Les incidents sont plus remarqués dans les départements à caractère populaire comme le Nord avec 63 déclarations, les Bouches-du-Rhône (41) ou encore de l’Isère (38). Dans un tiers des cas rapportés, l’incident a été enregistré suite à un mécontentement du patient par rapport à sa prise en charge. Plus d’un incident sur deux n’a pas eu de suite judiciaire légale sachant que seulement 4% de ces agresseurs disposaient d’une arme.