Mesure-phare du projet de loi de modernisation de santé, la généralisation progressive du tiers payant a été voté par les députés ce jeudi 9 avril.
Après plusieurs jours d’examen, l’Assemblée nationale a voté ce jeudi matin en faveur de la généralisation progressive du tiers payant. Il s’agit de l’une des mesures phares du projet de loi Santé porté par la ministre de la Santé, Marisol Touraine. La généralisation du tiers payant permet de ne plus avancer les frais d’une consultation. Le tiers payant, qui permet une rémunération direct du médecin par l’Assurance maladie et les complémentaires, doit devenir "un droit" pour tous les assurés à la fin novembre 2017.
Cette mesure, adoptée par 23 voix contre 12 en première lecture, a été vivement critiquée autant par la droite que par les médecins. La ministre a tenté de rassurer les médecins : "Beaucoup des réticences (des médecins libéraux) viennent de leur inquiétude quant à la mise en œuvre technique et concrète du système", qui va être réglée, selon elle. Et d’insister : "Je suis certaine que, dans dix ans, on ne parlera plus du tiers payant parce qu’il sera devenu une banalité, une norme, une simplicité". Marisol Touraine a tenu à préciser que le premier objectif de la généralisation du tiers payant est de lutter contre le renoncement aux soins pour raisons financières.
De leur côté, la droite, surtout l’UMP, mais aussi l’extrême droite estiment qu’il s’agit d’une "déresponsabilisation des patients" et "une bureaucratisation des médecins", qui seront confrontés selon eux à "un décuplement de la paperasserie au détriment du temps consacré aux soins".
À partir de juillet 2016, les patients pris en charge à 100% par l’Assurance maladie (maladies de longue durée type diabète, femmes enceintes...) pourront prétendre au tiers payant. Le dispositif doit ensuite être testé pour tous les assurés à partir de janvier 2017, pour devenir "un droit" à la fin novembre 2017.