Roger Cukierman, le président du Conseil représentatif des institutions juives a voulu désamorcer hier, la polémique qu’il avait lancée dans la matinée.
Roger Cukierman, le président du Crif, a affirmé que "toutes les violences aujourd’hui sont commises par des jeunes musulmans". De son côté, François Hollande a annoncé des sanctions rapides et efficaces contre les propos de haine relevant du racisme, de l’antisémitisme et de l’homophobie.
Dès le début de son discours devant le trentième dîner du Crif, hier, Roger Cukierman a voulu désamorcer la polémique qu’il avait lancée dans la matinée. Ses propos avaient occulté les mesures de lutte l’antisémitisme et le racisme annoncées par le président de la République.
"Le Front national est un parti pour lequel je ne voterai jamais", avait-il expliqué, en affirmant que "derrière Marine Le Pen, qui est irréprochable personnellement, il y a tous les négationnistes, tous les vichystes, tous les pétainistes". Roger Cukierman avait ajouté que lorsqu’on parle d’antisémitisme, "il faut dire les choses : toutes les violences aujourd’hui sont commises par des jeunes musulmans".
Le président du Crif n’est pas du tout choqué par le terme "islamofasciste" utilisé par Manuel Valls, il avait précisé qu’il visait "une toute petite minorité de la communauté musulmane, de l’ordre de 1 pour 1 000".
"Juifs et Arabes, nous sommes sur le même bateau"
Le soir, devant les invités à l’hôtel Pullman-Montparnasse, Roger Cukierman a précisé ses déclarations. Constatant que "les réseaux sociaux se sont agités", il a apporté des précisions en disant que "Marine Le Pen n’est ni irréprochable ni fréquentable tant qu’elle ne se sera pas désolidarisée des propos de son père, qui ont été condamnés en justice".
Il a assuré ne pas partager les mêmes valeurs morales que le Front national, raison pour laquelle il conseille de ne pas voter FN. En revanche, il a confirmé que "tous les terroristes" qui ont "récemment commis des actes antijuifs se réclamaient de l’islam", en jugeant qu’on lui faisait "un mauvais procès". Il a juste réduit de 1 pour mille à 1 pour 10 000 la proportion de cette minorité.
Regrettant que Dalil Boubakeur, le président du CFCM Conseil français du culte musulman ait décidé de ne pas se rendre au dîner du Crif en signe de protestation contre des attaques aussi graves qu’infondées contre la composante musulmane de France, Cukierman a affirmé avoir appelé Dalil Boubakeur pour essayer de le faire changer d’avis. "Juifs et Arabes, nous sommes sur le même bateau", a-t-il commenté, en souhaitant que le contact soit rapidement rétabli.