L’ordre des médecins a sanctionné l’ancien ministre du Budget pour avoir menti à l’Assemblé nationale. Jérôme Cahuzac, jugé coupable de fraude fiscale, ne peut plus exercer son métier jusqu’en septembre.
C’est bien en tant que médecin que la faute a été commise, non dans le cadre de la médecine. Jérôme Cahuzac avait été sanctionné en janvier par l’ordre des médecins pour avoir menti devant l’Assemblée nationale en décembre 2012, en affirmant ne pas détenir de compte en Suisse. L’ancien ministre du Budget, qui exerçait la profession de chirurgien esthétique, devait initialement faire appel, comme l’a rapporté Le Figaro hier. Il a abandonné sa procédure et sera donc soumis à une interdiction d’exercer la médecine pendant trois mois, a indiqué l’ordre des médecins.
Jérôme Cahuzac avait été condamné à six mois d’interdiction, dont trois avec sursis, d’exercer dans une première décision. « Il a été sanctionné pour avoir menti devant l’Assemblée nationale. Nous estimons que c’est amoral et qu’il a déconsidéré la profession de chirurgien », avait expliqué la présidente du comité départemental parisien de l’Ordre des médecins (CDOM), Irène Kahn-Bensaude.
En mars, Jérôme Cahuzac avait fait appel de la décision. Irène Kahn-Bensaude avait alors affirmé qu’il s’agissait d’un appel suspensif, et qui avait donc décalé la date d’exécution de sa sanction, « fixée en mai ou en juin ». Mais Jérôme Cahuzac a préféré abandonner sa démarche. « Il s’est désisté de son appel, la sanction est donc devenue définitive », explique la présidente du CDOM. L’exécution de la peine a été fixée au 1er juillet. Depuis cette date, et jusqu’au 30 septembre, Jérôme Cahuzac n’a dont pas le droit de pratiquer la médecine.
Irène Kahn-Bensaude affirme pour expliquer cette décision que Jérôme Cahuzac « n’a pas menti dans le cadre de sa profession mais en tant que médecin devant l’Assemblée nationale ». Elle rappelle qu’« il existe un code de déontologie auquel tout médecin doit se soumettre, y compris dans sa vie privée ». Ce code stipule dans son article 3 que « le médecin doit, en toutes circonstances, respecter les principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l’exercice de la médecine » et qu’il « doit s’abstenir, même en dehors de l’exercice de sa profession, de tout acte de nature à déconsidérer celle-ci ». Irène Kahn-Bensaude estime précisément que l’ancien ministre a « déconsidéré sa profession » en mentant « devant la France ».
Jérôme Cahuzac, mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale », en avril 2013 pourra de nouveau exercer son métier partir du 1er octobre. Il semble tout de même qu’il aura du mal à reprendre la médecine ou tout autre activité professionnelle après le scandale qui entache son nom. Il a démenti avoir accepté un emploi dans l’immobilier de luxe. Le ministre déchu confiait à Vanity Fair quelques mois plus tôt son désarroi, estimant qu’entrer au gouvernement a été « l’erreur de sa vie ».