L’ex-candidate à l’Elysée, Ségolène Royal, n’hésite pas à critiquer le président Emmanuel Macron dans ses mémoires. Dans la foulée, elle tacle l’ancien chef de l’Etat, François Hollande.
Dans un livre très personnel, "Ce que je peux enfin vous dire", aux éditions Fayard, Ségolène Royal revient sur ses trois décennies de vie politique, ses combats féministes et écologiques. L’ancienne candidate à l’élection présidentielle n’épargne personne : ni ses camarades du PS ni son ex-compagnon François Hollande. Même Emmanuel Macron est égratigné. Le Parisien a dévoilé quelques extraits de cet ouvrage à paraître ce mercredi 31 octobre.
Longtemps, elle a éprouvé de l’affection pour Emmanuel Macron. Mais seulement au niveau politique. "Je trouvais très sympathique et respectable qu’il ait osé épouser une femme de vingt ans de plus que lui", vante Ségolène Royal. Elle estime que le couple a montré "de la détermination, du courage, en un mot de l’amour, pour affronter les critiques, les sarcasmes, la bêtise et la méchanceté".
Elle écrit également qu’elle comprenait Emmanuel Macron en faisant une comparaison inattendue. "Comme tout le monde le sait maintenant, j’avais été cruellement trahie avant et pendant la campagne de 2007 pour une femme de dix ans plus jeune, elle-même ensuite trompée pour une femme de dix ans plus jeune. Dix plus dix, ça fait vingt aussi, mais dans l’autre sens", confie-t-elle.
Sans filtre, Ségolène Royal estime qu’"Emmanuel Macron refait les mêmes erreurs" que celles commises avant lui par François Hollande. "Exercice solitaire du pouvoir", "marque de désinvolture", "addition de réformes sans la moindre évaluation ou réelle concertation", énumère-t-elle. Emmanuel Macron, à qui elle reproche aussi, au passage, de ne pas avoir eu "l’élégance" de reconnaître lors du One Planet Summit, en décembre 2017, le fait que "sans François Hollande, il n’y aurait pas eu d’accord sur le climat, à Paris". "Tout occupé à éradiquer l’ancien monde, y compris celles et ceux qui ont, par le succès de la COP 21, lui permettaient de continuer sur cette lancée, il ne prit pas la peine (...) de citer ni son prédécesseur, ni les deux présidents de la COP21", cingle-t-elle.
Elle dénonce dans la foulée "la goujaterie de l’actuelle équipe de l’Elysée" qui a annulé sa présence au déjeuner officiel au lendemain de ce sommet, déjeuner pour lequel elle avait pourtant reçu une invitation officielle. "Ni Chirac ni même Sarkozy ne se seraient livrés à une telle mesquinerie", tance -t-elle.