En Nouvelle-Calédonie, les indépendantistes ont démissionné du gouvernement collégial, qui a chuté mardi 2 février.
La Nouvelle-Calédonie est en pleine crise politique après la démission des indépendantistes ainsi que celle de leurs suivants, de liste de l’exécutif. Cette décision a entraîné la chute du gouvernement collégial, élu par les membres du Congrès, rapporte 20 Minutes. Les chefs de groupes indépendantistes ont dénoncé mardi 2 février, "l’impasse et l’immobilisme" dans l’archipel. Dans un communiqué, Louis Mapou, chef du groupe UNI-FLNKS (Union Nationale pour l’indépendance) et Pierre-Chanel Tutugoro (UC-FLNKS Union calédonienne), ont ainsi indiqué avoir déposé les lettres de démission au président du gouvernement, Thierry Santa (loyaliste).
L’usine de nickel du groupe brésilien Vale est l’une des causes de cette démission collective. Le FLNKS note que son "processus de vente […] fait primer les intérêts des multinationales sans considération des aspirations des populations locales". Pourtant, la vente de cette unité industrielle, qui a provoqué d’intenses violences en décembre, pourrait être terminée le 12 février prochain, comme le rappelle France 24.
Outre cette affaire, d’autres raisons ont également conduit à cette démission. Le retard dans le vote du budget primitif de l’île, la dynamique institutionnelle en panne et le consensus qui est de moins en moins la règle, ont été aussi évoqués. Selon le statut de l’accord de Nouméa de 1998, un nouveau gouvernement devra être élu dans un délai de quinze jours.
L’Avenir en Confiance (AEC), coalition des principaux partis non indépendantistes a réagi face à cette décision, qualifiée d’incohérente et dangereuse. Dans un communiqué, ils ont annoncé que les indépendantistes font peser un immense risque sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. Selon eux, ils ont provoqué une crise institutionnelle en pleine période de gestion de la crise sanitaire, d’une possible crise budgétaire, ainsi que des tensions économiques et sociales fortes.
Milakulo Tukumuli, le leader du parti Eveil Océanien, a, de son côté, estimé que cette décision des indépendantistes a été prise "pour bloquer la cession de l’usine de Vale".
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