Les réactions s’enchaînent au lendemain de la première conférence de presse tenue par le président de la République François Hollande à l’Elysée.
La première prestation de François Hollande devant la presse lundi soir à l’Elysée a donné lieu à une salve de réactions.
Parmi les premiers politiques à réagir, l’ancien Premier ministre François Fillon a dénoncé "un président qui enfonce un peu plus sa tête dans le sable".
"François Hollande a montré qu’il était un président qui enfonce encore un peu plus sa tête dans le sable en nous affirmant qu’il ne changera pas de politique, qu’il n’y a pas de tournant", déclare-t-il.
"Et bien, moi je veux lui dire que s’il n’y a pas de tournant, au bout de la ligne droite il y a le mur de la récession et du chômage", poursuit-il.
"Les paroles qu’il a prononcées sont très préoccupantes parce que l’année 2013 va être très difficile. Au fond, on peut résumer les choses en disant : avec Nicolas Sarkozy, les Français auraient eu une augmentation de la TVA et la baisse des charges sociales, avec François Hollande, ils auront l’augmentation de la TVA mais ils n’auront pas la baisse des charges sociales", pronostique-t-il.
Sur France 2, le président du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon affirme avoir vu dans la conférence de presse un "exercice de renoncement, avec le sourire", une "capitulation sans condition".
"Il a annoncé que c’était fini l’objectif d’affronter la finance, comme il l’avait dit au Bourget", "terminé l’objectif d’en finir avec le chômage par la progression de l’activité", "terminée l’idée de modifier le cours de la politique européenne en affrontant les politiques d’austérité : il les accompagne", se désole-t-il. Et lui de déplorer : "Il a essayé de nous convaincre, avec le sourire, qu’il fallait capituler sans condition devant les exigences des politiques austéritaires. Nous avons entendu du Merkel version française".
Pour Marine Le Pen, présidente du Front national, le grand oral présidentiel peut "se résumer en une phrase : avec François Hollande, le changement c’est fini ; avec François Hollande, le sarkozysme c’est reparti". Dans un communiqué, elle juge que "le président de la République a repris à son compte la doxa ultralibérale de toute la caste UMPS".
Et elle de détailler : "Comme celle de Nicolas Sarkozy avant lui, sa politique se limite à une application servile des injonctions allemandes et européennes, à une fuite en avant dans l’hyper-austérité, l’explosion du chômage et de la pauvreté. Il a confirmé son abdication devant les puissances d’argent, l’abandon de l’éminente mission de redressement confiée par les Français pour enfiler les habits de petit gouverneur de la province France aux ordres de l’étranger, des technocrates et des banques".
Plus virulent, Laurent Wauquiez accuse le gouvernement de se livrer à "travail de destruction de la République". "Nous leur redonnerons la parole pour envoyer dès 2014 un carton rouge au gouvernement socialiste et arrêter ainsi son travail de destruction de la République", tranche l’ex-ministre UMP dans une interview publiée mercredi par Le Figaro.
Très critique mais prudent, l’ex-chef du gouvernement Jean-Pierre Raffarin a jugé la prestation du chef de l’Etat sur Europe 1 : "le ton est sobre, l’action est molle. C’était une conférence à la hauteur de la mission. Je pense toutefois que le président n’a pas une conscience assez aiguë de la crise."
Du côté du patronat, la présidente du Medef Laurence Parisot semble "satisfaite" des réponses de François Hollande face aux journalistes, selon Europe 1. "Cette conférence de presse est marquée du sceau du principe de réalité. Le président de la République confirme les premiers engagements pris par le Premier ministre depuis quelques jours en faveur de la compétitivité de notre pays", commente-t-elle.
"Ce que j’observe, c’est que la compétitivité est au centre du débat, que l’économie est au cœur des préoccupations du président. Il s’est fixé un objectif très clair, qui est de réduire le chômage et de donner des possibilités aux entreprises pour créer des emplois. C’est quelque chose qui doit nous rassembler tous", développe-t-elle.
Satisfaction également pour François Bayrou, le président du MoDem, qui a estimé que François Hollande était "convaincant" lors de sa première conférence de presse.
"La politique de l’offre qui mobilise l’action gouvernementale vers le soutien aux entreprises me réjouit", dit-il. "Elle était celle que nous attendions et que d’ailleurs nous prévoyions". Selon lui, "c’est le seul moyen pour la France d’être forte et de jouer tout son rôle au sein d’une Union européenne animée d’un nouvel élan".
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a pour sa part salué un "rendez-vous de haut niveau" entre les Français et le Président de la République. Par ailleurs, il s’est dit "touché", mais "pas surpris" par la confiance de François Hollande à son égard.
"Nous avons eu un rendez-vous avec les Français et le président de la République de haut niveau. (...) On a vu un président de la République qui assure totalement la plénitude de ses fonctions, avec une vraie autorité, une vraie détermination, et en même temps la volonté de (...) rassembler les forces vives et les Français", décrypte le Premier ministre au micro de France 2 à l’issue de la conférence de presse.
Sources : Europe 1, Le Point