Dans une interview accordée au Nouvel Observateur, François Hollande a déclaré que les critiques du moment ne visent pas directement son Premier ministre mais plutôt lui. "On veut miner mon autorité", a jugé le Chef de l’Etat.
Quelques jours avant le 14 novembre, date à laquelle le président Hollande tiendra une conférence de presse pour faire le bilan de son premier semestre à la tête du pays, il s’est confié longuement dans les colonnes de Nouvel Observateur à paraître ce jeudi.
François Hollande y défend l’honneur de Jean-Marc Ayrault, celui dont l’opposition et la presse ont ouvertement critiqué ces derniers temps. Notamment au sujet des quiproquos concernant la censure de la
loi sur le logement social ou encore le retour aux 39 heures qui avaient déferlé les chroniques.
Pour Hollande, nommer une autre personnalité à la tête du gouvernement n’est même pas une option envisageable. "S’interroger sur son départ n’a aucun sens", a-t-il dit, soutenant que "Jean-Marc Ayrault est un homme courageux qui n’a pas d’ambition pour lui-même, qui a un excellent jugement".
Et dans cette histoire, « il ne faut pas s’y tromper, ce n’est pas tant lui qu’on vise, c’est moi », a avancé le locataire de l’Elysée, estimant qu’on veut surtout « miner » son « autorité ».
Concernant justement les réquisitoires du camp adverse à chacune de ses décisions, François Hollande de répondre : "Rien là-dedans ne m’impressionne, ils s’useront avant moi". "C’est la vie politique, je m’y suis fait depuis longtemps. Si on n’a pas de carapace, il faut changer de métier", a-t-il fait valoir.
Interrogé sur ce qui pourrait expliquer sa chute dans les sondages, le Chef de l’Etat met tout sur le compte des mesures fiscales qui paraissent très douloureuses pour certaines couches de la population. C’est le fait que "nous avons touché à la richesse" des gens les plus favorisés, a-t-il estimé.
La deuxième explication probable est son refus de renoncer à l’objectif de limiter le déficit à 3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2013 et à O,3% en 2017.
"Il eût été plus simple pour un gouvernement de gauche d’abandonner le sérieux budgétaire" mais "je m’y suis refusé, l’impopularité vient de là", selon lui.
Mais que les opinions soient hostiles ou encore favorables à son égard, "le cap est clair" pour Hollande. "Je veux rendre sa souveraineté au pays", promet-il.
Sources : 20 minutes- LCI